Le « hackerspace » associatif de Nanterre appelé Electrolab, où il est possible de bidouiller, démonter, imaginer, prototyper et construire, fait de l’œil à l’enseignement supérieur. L’établissement associatif héberge plusieurs projets éducatifs portés par des enseignants de l’Université Paris-Nanterre ou encore l’École supérieure d’ingénieurs Léonard de Vinci (ESILV).

Les enseignants y voient un double avantage, proposer des exercices concrets et professionnalisants à leurs élèves et rompre avec le cadre d’une salle de classe ou d’un amphithéatre. Ainsi, Jean-Philippe Lelièvre, enseignant à l’ESILV et membre « entreprise » de l’Electrolab séparent en deux groupes ses élèves qui travaillent chaque lundi sur deux projets. « Le premier concerne la numérisation d’une machine de l’Electrolab, l’autre la création d’un inventaire numérique autonome » explique-t-il.

Evelyne Jardin enseigne la communication à l’Université Paris-Nanterre. Dans le cadre du parcours Communication et promotion des organisations du master 1 Humanités et industries créatives, l’enseignante a créé un véritable exercice professionnalisant pour ses élèves avec l’Electrolab. Par binôme, ses élèves devaient proposer une stratégie de communication complète à une association locale avec un objet fabriqué à l’Electrolab. Les restitutions réalisées par ses élèves, le 14 février dernier, motiverait Evelyne Jardin à réitérer l’expérience l’année prochaine.

« Je suis contente du résultat », explique avec le sourire Evelyne Jardin ce jour-là dans les locaux de l’Electrolab à l’issue de la restitution du travail réalisé par ses étudiantes. L’enseignante en communication à l’université Paris-Nanterre à demandé à ses élèves de Master 1 de créer avec le concours d’associations culturelles locales, une stratégie de communication avec un flyer, un dossier de presse, un communiqué, et un objet dit « communicant ».

Fabriqué sur place à l’Electrolab à l’aide de la découpeuse laser, celui-ci doit correspondre à l’association et s’intégrer dans le plan de communication imaginé. Ainsi, les six binômes constitués ont pu travailler avec six associations culturelles locales dont quatre associations théâtrales. La compagnie Canopée, la compagnie Contre-jour, la compagnie universitaire Les indifférents et la troupe de théâtre Éclats rémanence figurent ainsi au casting tout comme les Plastikeuses ou encore Quelle histoire.

« Ce sont des associations qui figurent dans mon réseau, précise Evelyne Jardin, et qui avaient besoin d’une expertise en communication ». Dans le cadre de cet exercice, Lisa et Juliette étaient associées à la compagnie théâtre Canopée. « On a choisi de travailler particulièrement sur le festival des Courtes Manches qu’ils organisent depuis 2019, explique Juliette. On devait créer un objet communicant et créer une base de communication à partir de ce que l’on a appris en cours. »

À l’issue de l’exercice, le binôme a créé un luminaire en bois utilisable par la compagnie lors du festival, mais également un « kit de communication adapté à l’identité de l’association », précise Lisa. Présente pour la restitution, la membre de la compagnie « est contente du rendu et surtout ravie d’avoir pu participer à ce projet avec les deux étudiantes. » Alors que la restitution se conclut par une satisfaction générale des étudiantes comme des associatifs, et ce, malgré quelques déboires à la fabrication, Evelyne Jardin va « examiner pour voir si on recommence l’année prochaine, et déterminer quels sont les ajustements à faire ».