L’Electrolab, le « hackerspace » associatif situé dans la zone industrielle mitoyenne de la cité Zilina à Nanterre, a développé en son sein au fil des années une activité spatiale. En tant que radioamateurs, les membres agréés de l’association participent à des projets de construction, de maintenance et de gestion d’installations radioamateurs : la parabole de la Cité des sciences et de l’industrie à Paris ou encore des satellites radioamateurs.

Initiée par un des membres-fondateurs de l’Electrolab, l’activité a pris de l’ampleur, de telle sorte que l’espace associatif a été en 2017 et pendant un an, la station sol secondaire de contrôle de deux nanosatellites, X-CubeSat et Spacecube. Être radioamateur est une pratique encadrée par les autorités qui attribuent les certifications sur examen.

L’Electrolab, le « hackerspace » associatif situé dans le quartier du Chemin de l’Île à Nanterre, a développé une activité radioamateur importante. Celle-ci consiste à fabriquer son matériel et d’utiliser les satellites radioamateurs présents dans l’espace.

« On a une antenne sur le toit qui peut pointer n’importe quel point dans le ciel, explique Yannick Avelino, membre fondateur de l’Electrolab en marge de la Rencontre spatial radioamateur organisée dans les locaux de l’Electrolab samedi 7 mars par l’Amsat, l’association favorisant l’activité radioamateur. Nous avons une application qui connaît les données des différents satellites radioamateurs et indique à l’antenne comment se positionner pour se connecter à un satellite donné. »

Une fois l’antenne connectée au satellite défilant, il est possible de « récupérer les données ou le cas échéant si l’on est une station sol de contrôle, de donner des commandes en fonction de ce que demande l’équipe scientifique en charge du projet », détaille le salarié du « hackerspace ». De l’installation de l’Electrolab, tout est fabriqué sur place, ou presque : « On a récupéré le mat de l’antenne d’un bunker communication de l’armée suisse », raconte Yannick Avelino.

Dans le cadre de la rencontre spatial radioamateur, l’Electrolab a eu recours à sa station pour retransmettre les conférences du week-end, dans ce cas à l’aide d’un « satellite commercial qatari, muni d’un transpondeur radioamateur », explique le cofondateur de l’Electrolab.

De l’installation de l’Electrolab, tout est fabriqué sur place, ou presque : « On a récupéré le mat de l’antenne d’un bunker communication de l’armée suisse », raconte Yannick Avelino.

L’aventure radioamateur a débuté naturellement par la présence de « cofondateurs déjà radioamateurs », se souvient Yannick Avelino. De fil en aiguille, des partenariats se créent et l’Electrolab prend du galon. « On a installé la station radioamateur sur demande de l’Amsat dans le cadre des projets X-CubeSat et Spacecube en février 2017, se remémore le bidouilleur. Pour des questions d’assurance, nous étions la station sol secondaire de ces satellites ».

Les deux engins ont été construits et lancés dans l’espace respectivement par L’École Polytechnique et l’École des Mines. « Pour X-CubeSat et SpaceCube, c’était de faire un relevé précis de la présence d’oxygène dans la haute atmosphère », détaille de leur utilité Yannick Avelino.

L’Electrolab est également impliqué dans le projet de réhabilitation de la parabole de la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. «Un radiotélescope financé à la construction de la Cité […] n’a pas été beaucoup utilisé faute de temps et de budget, pendant 30 ans », décrit le salarié du « hackerspace ».

Un partenariat de réhabilitation a été signé par l’association Dimension Parabole. Elle est aidée par l’Electrolab pour effectuer les « maintenances mécaniques nécessaires au bon fonctionnement de la parabole, assure Yannick Avelino. On a créé des outils spéciaux pour retirer les morceaux cassés du moteur ». La parabole sera « remontée cet été » dans le Parc de la Villette.

Pour émettre sur le réseau des radioamateurs, il faut passer des examens d’État donnant aussi droit à la possibilité de fabriquer son matériel. « J’ai passé l’examen l’année dernière après avoir découvert que cela était possible pendant la conférence nationale des radioamateurs à l’Electrolab en 2019 » raconte Florian, membre radioamateur de l’Electrolab. « L’examen se sépare en deux phases, d’abord technique, puis ensuite réglementaire », précise Yannick Avelino.

À l’avenir, l’Electrolab doit réitérer un partenariat radioamateur avec une école. En parallèle, les bidouilleurs travaillent sur la création d’une carte de télécommunication d’un satellite en « open source », c’est-à-dire dont le fonctionnement et le code sont en accès libre et utilisables par tous.