Nouvelle semaine tendue à l’université Paris Nanterre alors que les élections pour désigner les représentants étudiants à la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU) se tenaient les 28 et 29 janvier derniers. L’Unef, Union nationale des étudiants de France, a remporté haut la main le scrutin. Cependant, la Cocarde, nouveau syndicat très à droite à Nanterre, a réalisé un score historique et siégera pour la première fois à la commission.

Si ce scrutin a plus mobilisé les étudiants que l’année passée, il a une nouvelle fois été l’occasion d’affrontement entre militants d’extrême gauche et d’extrême droite lundi 27 et mardi 28 janvier. Un membre de la Cocarde a d’ailleurs porté plainte suite à une violente agression survenue au premier jour du scrutin.

C’est une élection peu commune qui s’est déroulée mardi 28 et mercredi 29 janvier dernier à l’université Paris X. « Les étudiants se sont vraiment mobilisés, se réjouit Imane Ouehladj, présidente de l’Unef Nanterre. Il y a eu 354 participants de plus que l’année dernière. » Cependant, difficile de dire à quoi est dû ce regain de mobilisation. Si l’Unef assure que c’est le résultat de la mobilisation « contre la réforme des retraites », il est aussi possible que certains étudiants se soient mobilisés pour dénoncer les blocages qui ont émaillé la semaine de partiels du début d’année.

Quoi qu’il en soit, cette forte mobilisation semble avoir avantagé les deux syndicats qui s’opposent frontalement depuis plusieurs mois au sein de l’université Paris Nanterre. L’Union nationale des étudiants de France a ainsi réalisé un très bon score et a gagné un siège en plus au conseil d’administration de la faculté.

Mais la Cocarde, syndicat très à droite présent depuis peu dans l’établissement, n’est pas en reste. Si ses militants avaient des doutes quant à une nouvelle avancée avec ce scrutin, leurs espérances se sont exaucées. « Nous n’avons pas pu faire du militantisme de terrain, expliquait ainsi l’un d’eux vendredi 31 janvier dernier, alors que les résultats étaient attendus pour le lendemain. Si on gagne un siège ce sera très bien ».

Et la Cocarde, qui était cette fois concurrencée par d’autres syndicats de droite comme L’Union nationale inter-universitaire (Uni), a en effet gagné un siège pour la première fois de son histoire à Nanterre.

Mais, et cela devient une habitude à Nanterre, les élections ne se sont pas déroulées sans tensions et affrontements physiques. Lundi 27 et mardi 28 janvier, deux actes de violences ont ainsi été dénombrés. Le premier s’est déroulé dans la matinée. Les militants d’extrême-droite, venus en nombre pour distribuer des tracts, auraient été pris à partie par le camps adverse. Difficile de savoir ce qu’il s’est réellement passé ce matin-là, tant les témoignages divergent au sein de l’Unef et de la Cocarde.

« On en a un qui s’est fait péter l’arcade à cause d’un poing américain, un autre qui a été sévèrement gazé aussi », assure un militant d’extrême-droite. Imane Ouehladj, présidente de l’Unef Nanterre, explique de son côté que ce sont les militants de droite « armés de gazeuzes », qui s’en sont pris à ses camarades alors qu’ils tractaient. L’événement de lundi a, comme souvent, été sujet à diverses vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Les militants de gauche se réjouissant de voir « les fachos » mis dehors.

Nouvel incident le lendemain, alors que la cheffe de section de la Cocarde tractait avec trois camarades dans un bâtiment de la fac aux côtés d’autres syndicats. S’il n’y a eu aucune violence selon Imane Ouelahdj, un militant de la Cocarde a cependant porté plainte. Les étudiants qui tractaient auraient en effet été poussés de force hors de la fac. « Entre 30 et 40 personnes de l’Unef et consort, et quelques antifas extrêmement violents, les ont sorti de l’université, assure un militant d’extrême-droite. Au moment d’arriver sur le parvis de la gare (…) ils ont reçu des œufs crus, des coups ».

Un militant aurait ensuite été poussé à terre avant de subir « un lynchage », poursuit le militant. Bilan : « le nez explosé, la joue déchirée et la lèvre abîmée » et un dépôt de plainte. Le début de ces événements se serait produit face au personnel de sécurité de l’université, qui malgré plusieurs demandes expresses de militants d’extrême-droite pour intervenir, n’aurait pas bougé. Contactée par La Gazette, l’université n’a pas répondu à nos sollicitations.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE