Un jeune prévenu s’est présenté libre à la barre, mercredi 29 janvier dernier, au tribunal de Nanterre. Accusé de violences psychologiques avec incapacité temporaire de travail (ITT) de huit jours sur un autre jeune homme de son âge, il a été condamné à neuf mois de prison avec sursis. La victime, terrorisée, n’était pas présente à l’audience mais s’est tout de même portée partie civile.

« Il dit qu’il a eu extrêmement peur », lance la présidente de séance à propos du jeune homme, victime de l’agression. À la fin du mois d’avril à Bourg-la-Reine, il est attiré dans un parking souterrain par une connaissance. Là, il se retrouve nez à nez avec son agresseur, à qui il doit la somme de 20 euros pour des raisons inconnues. Pour le témoin de la scène, le prévenu a aussi du ressentiment contre la victime qui aurait raconté à son père une autre agression perpétrée auparavant.

Une fois dans ce parking souterrain, la jeune victime a été forcée à se mettre à genoux. « Sors ta langue, je vais te la découper », aurait alors dit l’agresseur, armé d’un couteau papillon à longue lame. Il l’aurait ensuite menacé de lui crever l’œil avec un cutter avant de le filmer en l’humiliant et disant « voilà ce qu’on fait aux salopes », relate la présidente de séance. À la barre, le prévenu nie les faits malgré les récits concordants de la victime et du témoin. Il explique l’avoir simplement bousculé.

« Trois jours après mon dépôt de plainte, ses amis sont venus chez moi pour me demander de retirer ma plainte, assure d’ailleurs la victime. Ils m’ont dit que rien ne serait fini après le procès. » Le jeune homme a dû rencontrer une psychologue pour les besoins de l’enquête. « Il souffre d’un choc post-traumatique, il est extrêmement angoissé. Il a eu peur pour sa vie », en conclut le praticien.

« Nous avons affaire à des faits graves, atteste d’ailleurs le procureur. Ça a été très traumatisant pour la victime. » Il requiert alors neuf mois de prison dont six avec sursis contre le prévenu, employé en CDI dans un magasin Carrefour de Bourg-la-Reine. « Je ne l’ai pas frappé, je ne lui ai pas mis de couteau sous la gorge, se défend-il. Je voulais juste qu’il me rende mes 20 euros. » Au regard de sa bonne insertion professionnelle, il est finalement condamné à neuf mois de prison avec sursis. Il devra aussi dédommager la victime à hauteur de 1 000 euros.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE