C’est une demande de libération un peu particulière que le tribunal de Nanterre a dû examiner, mercredi 29 janvier dernier. Un quadragénaire originaire d’Irak demandait à sortir de détention provisoire, cinq jours seulement avant son audience, fixée au lundi 3 février suivant. Le tribunal a rejeté la demande très pauvrement motivée.

Accusé d’agression sexuelle sur une femme vulnérable en mars dernier, le prévenu est aussi suspecté d’avoir ensuite volé le téléphone de la victime présumée. L’homme, aidé d’une interprète, jure au tribunal qu’il est innocent. Mais la présidente de séance ne veut pas évoquer l’affaire pour laquelle il est en détention provisoire. « C’est ça votre argument ? C’est que vous êtes innocent ? », lui lâche-t-elle, dubitative.

Le procureur s’oppose de son côté à la remise en liberté et estime que le prévenu « ne motive pas sa demande et n’a aucun argument ». Aussi, la situation personnelle de l’homme dans le box est évoquée : il est présent illégalement dans le pays. Cette situation précaire fait dire à la présidente de séance qu’il n’a « pas de garantie de représentation ». Elle refuse finalement la demande de remise en liberté de l’agresseur présumé.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

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