La mobilisation du jeudi 5 décembre approche à grands pas et les étudiants de Nanterre seront dans la rue aux côtés des divers syndicats qui appellent à faire grève. Militants et sympathisants de gauche n’ont pas caché leur détermination lors d’une assemblée générale tenue jeudi 28 novembre dans un amphithéâtre de la faculté.

Pourtant, au même moment, le gel des loyers des logements des Centres régionaux des œuvres universitaires (Crous) était annoncé. Mais cette main tendue ne semble pas avoir atténué leur colère, bien qu’elle ait été saluée, ni leur inquiétude face à la réforme des retraites qui sera annoncée dans les prochaines semaines.

« C’est quelque chose qu’on ne peut jamais vraiment prévoir, explique-t-on a l’Unef du nombre d’étudiants grévistes. Mais en tout cas, on a fait des distributions de tracts et fait en sorte d’appeler les étudiants à être dans la rue le 5 décembre. » En effet, l’antenne nanterrienne de l’Unef était aux côtés du syndicat Force ouvrière (FO) jeudi 28 novembre sur la dalle de la Défense pour distribuer des tracts contre la réforme des retraites.

Le mot d’ordre est simple à l’Union nationale des étudiants de France, syndicat majoritaire à Paris – Nanterre, « pour nos retraites et contre la précarité étudiante ». Mercredi 27 novembre, des militants occupaient d’ailleurs la cantine universitaire et offraient des repas gratuits aux étudiants présents. Lors de l’assemblée générale le lendemain, les étudiants ont aussi demandé que les partiels soient annulés le jour de la mobilisation. Cela a d’ailleurs été acté dans d’autres facultés, mais pas encore à Paris X.

« Il faut que les étudiants aient la possibilité de se mobiliser ce jour-là, soutient Elisabeth, militante à l’Unef. D’autant plus qu’en terme pratique, maintenir des partiels ce jour-là, ça ne sert à rien. Il y a plein d’étudiants qui ne pourront peut-être même pas aller à la fac (à cause d’un mouvement de grève dans les transports en commun, Ndlr). » Malgré le gel des loyers des logements Crous, les étudiants pourraient donc bien être dans la rue jeudi 5 décembre.

Car si l’Unef concède « une avancée », la mesure est « loin d’être suffisante », selon l’organisation. « Un gel n’est pas une baisse des loyers, explique Elisabeth. C’est bien, c’est un premier pas. Mais par contre, ça ne va pas dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des étudiants. » En effet, les loyers de ces logements universitaires ont sensiblement augmenté ces dernières années, ce que dénonce l’Unef régulièrement.

« En plus, ça ne concerne pas tous les logements Crous, dénonce Elisabeth. Il y a certains logements Crous qui sont gérés par des bailleurs sociaux et qui ne seront pas impactés par ce gel. » De plus, l’Unef milite pour une augmentation des bourses de 20 %. Un point qui ne semble pas être envisagé par le gouvernement pour le moment.

Quant à la mobilisation étudiante du jeudi 5 décembre, l’Unef préfère rester prudent. L’organisation syndicale prévient toutefois que si les étudiants se rassemblent en nombre, les actions pourraient perdurer. « On ne va pas s’avancer, indique Elisabeth. Il faudra faire le point, voir si c’est une journée réussie. Il faudra voir plus tard ».

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE