Un livreur de l’application Uber eats a été interpellé le 2 novembre dernier à Boulogne-Billancourt, peu après avoir dérobé la carte bleue d’un homme de 86 ans et retiré 1 000 euros avec. Voleur récidiviste, le jeune homme a croisé la route de son aîné à un horodateur, alors que ce dernier tentait de payer sa place de parking. Par ruse, et après avoir mémorisé le code secret de la carte, le livreur s’en était emparé et était parti en vélo. Mardi 5 novembre, le tribunal correctionnel de Nanterre l’a condamné à une peine de prison ferme.

« Je n’avais pas l’intention de voler mais vu ma situation compliquée, j’ai sauté sur l’occasion », explique le jeune homme dans le box des accusés au tribunal correctionnel de Nanterre mardi 5 novembre. « Est-ce qu’on vit dans une société où un petit monsieur prend sa voiture pour aller voir sa fille et se fait voler 1 000 euros ? », lui lance durement la juge, particulièrement remontée.

Le 2 novembre, alors qu’il vient de finir une livraison pour le McDonald’s du boulevard Jean Jaurès, le livreur à vélo croise la route d’un homme de 86 ans qui tente de payer sa place de parking à un horodateur. Feignant de l’aider, le jeune réussit à lui subtiliser sa carte bancaire après avoir mémorisé le code et part à vélo. Des policiers, qui ont assisté à toute la scène, l’arrêtent peu après. Il venait de retirer 1 000 euros à une borne de retrait.

Multirécidiviste, le prévenu de 27 ans a des dizaines de mentions pour vol sur son casier judiciaire. Il a d’ailleurs terminé une peine de semi-liberté le 9 octobre dernier. Dans une situation financière très compliquée, il explique : « Je fais 25 km par jour pour gagner 60 euros. » Il enlève l’une de ses chaussures et la présente au tribunal : « Regardez, c’est du 42, je fais du 40. Mon pantalon est troué. »

Mais il ne réussit pas à attendrir le tribunal. La juge se montre particulièrement véhémente, tout comme la procureure. « Comme il n’avait pas l’intention de voler, il devrait être absout », lâche cette dernière qui requiert deux ans de prison ferme contre le livreur. Son avocat, de son côté, reconnaît que les faits sont « complètement inacceptables » mais tente d’expliquer le vol.

« À croire que c’est une sorte de geste qu’il n’a pas pu retenir, analyse-t-il. Peut-être est-il cleptomane. » Malgré une promesse d’embauche en CDI dans une boutique de la gare Saint-Lazare et un désir de s’en sortir martelé tout au long de l’audience, le jeune livreur est condamné à neuf mois de prison ferme.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE