Fait rare mardi 22 octobre au Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre : une jeune femme était dans le box des accusés. Âgée de 23 ans, elle comparaissait pour outrage sur des agents de police. Les faits étaient survenus quelques jours plus tôt le 19 octobre au commissariat de Châtenay-Malabry. En colère après avoir été verbalisée, elle avait fait irruption dans le commissariat et menacé deux policiers.

« Ils ne sont pas là pour servir de défouloir », assène l’avocate des deux policiers qui demande à la jeune femme 1 000 euros de dédommagement au total. Les agents ont dû faire face à la prévenue très remontée après avoir reçu une contravention, dont la nature n’a pas été évoquée. Elle les aurait alors menacé de leur « faire du mal » avant de jeter « la contravention à leur visage ».

Décrite comme « arrogante » et « irrespectueuse » par les agents lors de son arrestation, la jeune femme assure être contrôlée « tous les jours ». De plus, elle juge la contravention du 19 octobre infondée. « Elle n’est pas titulaire du permis de conduire, alors ils avaient parfaitement le droit de la verbaliser », contredit le procureur.

« La justice ne l’a pas loupée », plaide de son côté l’avocate de la défense en évoquant le casier judiciaire de sa cliente, émaillé de diverses infractions, toutes survenues avant 2015 dont des violences, des outrages ou encore un fait de transport d’arme blanche. « Parce qu’en trois ans elle commet un outrage, elle se retrouve écrouée », s’emporte l’avocate qui dénonce aussi la réquisition de quatre mois de prison du procureur, « trop élevée » selon elle : « Ça ne vaut pas plus d’une amende et d’un sursis. »

La jeune femme qui vit chez sa mère à Clamart est en récidive, à seulement 15 jours de la fin de sa mise à l’épreuve. Clairement désabusée, elle refuse d’être condamnée à des Travaux d’intérêt général (TIG). Ce « n’est pas obligatoire d’accepter un TIG mais cela finit de colorer le portrait de madame », constate le procureur. Finalement, la jeune femme est condamnée à 120 jours-amende de cinq euros. Si elle ne verse pas les 600 euros dus, elle sera incarcérée durant quatre mois. Elle doit en plus dédommager les deux agents à hauteur de 400 euros au total.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE