Depuis l’été, un petit groupe d’adolescents mènerait la vie dure aux Courbevoisiens du quartier Gambetta, riverains du square Henri Regnault. Des habitants, présents au conseil de quartier du 23 septembre dernier, se sont plaints de nuisances répétées, parfois commises tard le soir et perpétrées, selon eux, par un petit groupe de jeunes gens.

Présents, les représentants de la police municipale et de la mairie, la première adjointe Marie-Pierre Limoge et l’adjointe déléguée à ce quartier Catherine Morelle, ont écouté les riverains à bout et expliqué que différentes mesures avaient été prises pour lutter contre les incivilités. Malgré des rappels à la loi et des arrêtés, le petit groupe de jeunes sévissait toujours au début du mois d’octobre, selon des habituées du square.

« Le quartier ne devient plus possible à vivre », lâche une habitante de la résidence des Dauphins, qui jouxte le parc Henri Regnault. Malgré un « arrêté anti-regroupement » mis en place par la mairie, une petite bande de jeunes « âgés de 14 à 15 ans » importune cette riveraine, rejointe par d’autres Courbevoisiens présents au conseil du quartier Gambetta le 23 septembre.

« La mairie ne peut-elle pas expulser ces familles ? », s’enquiert alors la retraitée. Sur ce point, la municipalité est catégorique : c’est non. « On a des appels réguliers de mêmes personnes », estime de son côté le représentant de la police municipale. Les jeunes seraient selon lui « cinq ou six, connus des services de police ». Ces nuisances qui perdurent depuis l’été auraient tout de même amené les forces de l’ordre à « confisquer un barbecue ».

Mais pour chaque intervention, un important nombre de policiers est mobilisé. « Pour la problématique des barbecues par exemple, nous en avons saisi un en plus d’une amende de 140 euros. Mais nous devons intervenir au minimum à dix », explique le représentant de la police municipale qui évoque aussi les tensions que de telles interventions engendrent.

« Ce que l’on peut faire nous, c’est un rappel à l’ordre, poursuit-il. On convoque le jeune avec ses parents. Mais souvent ils ne savent pas, ils pensent que leur enfant était chez un copain. » Les jeunes qui causeraient des problèmes étant mineurs, il est difficile de faire beaucoup plus pour les policiers. Malgré tout, les riverains disent devoir subir les cris, la musique et les comportements contrevenants du petit groupe de jeunes, présent le week-end et l’après-midi après l’école.

La mairie a de son côté mis en place une équipe de médiateurs, censés être plus proches des jeunes. Sans uniformes de policiers, ils ont à charge de dialoguer avec les adolescents. Mais « ça ne marche pas du tout », déplore un riverain mécontent. « Quand un des jeunes les voit arriver, ils s’en vont tous zoner plus loin et ils reviennent après », dénonce-t-il.

Il profite aussi de sa présence à la réunion pour faire état « d’allers et venues suspects », dans un appartement non loin du sien, toujours dans les immeubles entourant le square Henri Regnault. « Ça va et ça vient », constate-il en présumant un trafic de stupéfiants. « On a réussi a mettre le leader en taule », lui assure de son côté le représentant de la police municipale, qui pour l’occasion a dû intervenir avec la police nationale.

« Ils font un peu leur loi en ce moment », confie une assistante maternelle au début du mois d’octobre. Avec une consœur, elle vient régulièrement au parc Henri Regnault pour y faire jouer les très jeunes enfants qu’elle garde. « Même les gardiens ne peuvent rien faire », soupire sa voisine, assise sur un des bancs de l’aire de jeux, qui assure que le petit groupe a parfois un comportement dangereux au milieu d’autres enfants.

« Ils jouent ici au ballon alors qu’il y a plein de petits, poursuit-elle. Quand on essaie de leur parler c’est impossible, ils disent qu’ils ont 12 ans et qu’ils ont le droit d’être là. » Elles aussi importunées depuis les mois d’été, elles espèrent que le petit groupe de jeunes gens désertera le square avec la baisse des températures.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE