Pour les habitants du quartier d’affaires, le bruit des chantiers alentours est chose quotidienne. Si les horaires des travaux sont réglementés, il peut arriver que le bruit résonne au-delà des heures prévues. Lors d’une réunion publique de la municipalité courbevoisienne le 1er avril dernier, portant sur le quartier Gambetta, à la lisière Nord-Est de la dalle piétonne, des habitants se sont plaints des nuisances sonores. Pour répondre à ces plaintes liées au chantier de la tour Alto, la mairie a évoqué la possibilité de faire pression sur le maître d’œuvre et rappelé qu’elle avait déjà exercé avec réussite cette menace récemment, vis-à-vis du chantier de la tour Saint-Gobain toute proche.

« Le 13 mars dernier, le bruit des travaux s’est fait entendre dès 7 h 20 du matin », déplore à la réunion publique du lundi 1er avril un trentenaire courbevoisien accompagné de sa femme. Celui-ci estime alors que le bruit provenait du chantier de la tour Aurore. Catherine Morelle (LR), adjointe au maire déléguée au quartier Gambetta, rappelle les horaires légaux pour les travaux situés sur le territoire communal et dépendant de la municipalité : « 8 h le matin et 19 h le soir, sans dérogations, ainsi que le samedi matin jusqu’à midi. »

Pour répondre à ces plaintes liées à la tour Alto (au centre), la mairie a évoqué la possibilité de faire pression, et rappelé qu’elle avait déjà mis en œuvre cette menace à la tour Saint-Gobain (à gauche).

« Si rien n’est fait pour stopper le bruit, la ville pourrait intervenir comme je l’ai fait avec Saint-Gobain au tout début du chantier, rappelle par ailleurs l’adjointe. Nous avons menacé d’arrêter le chantier, et ça s’est amélioré. » D’après Catherine Morelle, ces débordements d’horaires récurrents seraient liés au retard que prennent parfois les chantiers : « Ils essayent de récupérer le retard en dépassant les horaires », commente-t-elle.

« La pression suffit généralement », souligne-t-elle cependant de cette arme plutôt redoutable. Selon Catherine Morelle, l’arrêt d’un chantier n’est pas chose simple : il faut prouver que le bruit importune tout un immeuble et pas seulement quelques personnes, preuves à l’appui. « Nous sommes sur une ville […] de gros chantiers, fait-elle remarquer des nombreuses constructions en cours. Mais nous avons effectivement constaté des débordements de la part des ­entreprises. »

Le jeune couple d’habitants qui estimait que le bruit provenait du chantier de réhabilitation de la tour Aurore subirait en fait plutôt, selon l’adjointe, la nuisance du chantier de la place de l’Iris et surtout de celui de la tour Alto, d’après les indicateurs de niveau sonore présents sur place. L’adjointe déléguée au quartier Gambetta assure avoir envoyé des messages à Paris La Défense, pour que l’établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires répercute l’information et gère le problème avec les entreprises. Elles devront donc se recaler sur les horaires réglementaires, au risque de voir le chantier interrompu en cas de ­persistance des nuisances.