Lors des Jeux olympiques (JO) de 2024, des voitures d’un genre nouveau, électriques et complètement autonomes, feront-elles le trajet direct entre la Défense et l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle ? L’annonce de cette expérimentation, qui serait la première mise en service commercial d’un service de transport à longue distance par des voitures autonomes, a été faite vendredi 11 octobre, au Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines).

Les capacités autonomes de ces engins seront issues du partenariat entre l’Alliance Renault-Nissan et Waymo. Ils pourraient circuler sur les bandes d’arrêt d’urgence des autoroutes A1 et A86, transformées en voies supplémentaires dédiées dans le cadre de cette première expérimentation. Avant que les premiers véhicules ne roulent, cependant, le conseil régional d’Île-de-France va devoir cartographier et équiper de capteurs les axes routiers concernés.

Ce vendredi 11 octobre, le groupe Renault officialise l’éjection du PDG ayant succédé à Carlos Ghosn, Thierry Bolloré, par son conseil d’administration. Au même moment dans son centre de recherche et de développement yvelinois, la présidente de la Région Valérie Pécresse (LR) est aux côtés du directeur de l’unité Business development de l’Alliance Renault – Nissan, Hadi Zablit, pour annoncer le lancement de la première expérimentation à grande échelle de véhicules autonomes de Renault en France.

« Nous avons identifié [un axe prioritaire] hautement stratégique, parce que c’est celui qu’empruntent les investisseurs à plus haut potentiel en Île-de-France : c’est la liaison entre Roissy – Charles de Gaulle et la Défense, deux pôles actuellement très mal reliés en transports en commun, annonce Valérie Pécresse de cette liaison dont le trafic actuel est évalué entre 1 500 et 2 000 passagers par jour. Il s’agit pour nous de construire le terrain de jeu des premières expérimentations du véhicule autonome français. »

« Cette expérimentation […] conduira à un service commercial à l’horizon des JO, indique de son côté Hadi Zablit. Nous serons très focalisés sur la sécurité d’abord : les véhicules autonomes doivent gagner leurs lettres de noblesse sur l’acceptabilité sociale, et donc la sécurité. Le véhicule sera bien évidemment électrique. » Ses fonctions autonomes proviendront d’un partenariat exclusif en France et au Japon, conclu en juin dernier entre l’Alliance et Waymo, une filiale de la maison-mère de Google, Alphabet (Waymo est issue du projet de recherche de Google sur les véhicules autonomes, Ndlr).

Pour le conseil régional, l’investissement public est estimé à environ 100 millions d’euros et est centré sur les autoroutes, A1 et A86 dans le cadre de ce premier service commercial, puis sur les autoroutes A4, A6 et A13. Les véhicules autonomes de cette expérimentation (comme les bus et les voitures utilisées en covoiturage, Ndlr) utiliseraient la bande d’arrêt d’urgence transformée en voie de circulation dédiée, et pourraient embarquer plusieurs passagers via une application mobile d’autopartage.

« Concrètement, on va mettre à niveau, avec l’appui des services de l’Etat, des routes du réseau national, les équiper [de capteurs] pour assurer une connexion avec les véhicules, et réaliser leur cartographie en 3D haute résolution grâce à l’IGN (Institut géographique national, Ndlr), expose la présidente de Région. L’objectif n’est pas de gagner du temps à ce stade, mais d’anticiper la congestion d’un axe stratégique. »