Si avoir des fraises toute l’année produites à deux pas de chez soi semble relever de la chimère pour les Franciliens, celle-ci est devenue réalité grâce à la jeune pousse Agricool. Depuis 2015, elle a récupéré, réhabilité et installé huit conteneurs maritimes aux quatre coins de l’Île-de-France afin d’y produire des fraises en aéroponie.

Dans les Hauts-de-Seine, trois conteneurs ont été déployés à Asnières-sur-Seine, et trois autres à Courbevoie, au Faubourg de l’Arche à la frontière avec les Fauvelles. De nombreux curieux ont pu visiter ces espaces de culture lors de portes ouvertes proposées le 21 septembre dernier. Cultivées pendant trois mois, les fraises sont ensuite conditionnées puis vendues dans certains magasins de la grande distribution à l’instar de Monoprix, de la Belle vie ou du Bon marché.

« Une fois la récolte terminée, nous nous débarrassons des plants de fraises, lesquels sont pris en charge par une société productrice de compost », détaille Diane Fastrez, chargée de communication d’Agricool, lors de la journée portes ouvertes courbevoisienne. Lors de cette journée, les visiteurs pouvaient acheter une ou plusieurs barquettes de fraises, de 2,90 euros les 125 g à 4,50 euros les 250 g. « Mais l’emballage est en plastique ! », s’exclame une des curieuses présente. « Et bien non, cela est fait à partir d’amidon de maïs », répond du tac au tac la représentante d’Agricool.

Cultivées pendant trois mois, les fraises sont ensuite conditionnées puis vendues dans certains magasins de la grande distribution à l’instar de Monoprix, de la Belle vie ou du Bon marché.

Vendues entre 18 et 23 euros le kilo, ces fraises ont pour objectif de mettre en œuvre une agriculture urbaine à l’échelle industrielle. Les prix ? « Calés sur le marché du bio, est-il précisé. Mais nos fraises ne sont pas bio car l’appellation bio demande des cultures en terre. » En attendant, la production semble encourageante et les bénéfices importants.

L’entreprise assure ainsi récolter pas moins de 7 tonnes de fraises par an dans les 33 m² de chaque conteneur. Alors, Agricool ne compte pas s’arrêter à ses huit espaces de culture d’Île-de-France, avançant l’ambition d’une multiplication très rapide de leur nombre. Ayant réussi sa deuxième levée de fonds de 25 millions d’euros, avec entre autres Danone ou encore Antoine Arnault (fils de Bernard Arnault, Ndlr) comme investisseurs, Agricool va se déployer.

Les 80 salariés actuels de l’entreprise devraient ainsi être rejoints par une centaine de collaborateurs supplémentaires, qui participeront au déploiement de plusieurs centaines de conteneurs à travers le monde. « Récemment, nous avons installé un conteneur à Dubaï au sein de leur smart city », annonce la communicante d’Agricool lors de la journée portes ouvertes de Courbevoie.

Les 80 salariés de l’entreprise devraient être rejoints par une centaine de nouveaux collaborateurs, qui participeront au déploiement de plusieurs centaines de conteneurs à travers le monde.

Branché sur les réseaux d’énergie renouvelable, le conteneur utiliserait 90 % d’eau en moins que les cultures classiques, à l’aide d’un système de récupération des eaux réinjectées dans le circuit du conteneur. Seul bémol à ces prétentions écologiques très affirmées : impossible d’en savoir plus ce jour-là sur le bilan carbone des conteneurs.

« Ils sont tous différents, puisque chacun est un prototype plus ou moins avancé du projet, détaille Diane Fastrez. De plus, ils ne sont pas installés depuis suffisamment longtemps pour pouvoir faire des mesures précises. » Un des visiteurs demande si des panneaux solaires seront montés sur les conteneurs. « Non, répond Diane Fastrez, car nos conteneurs ont aussi vocation à être installés dans des parkings [souterrains] désaffectés. »