Jeudi 3 octobre, Arthur Vinson présentait à des responsables d’entreprises de la Défense la jeune pousse dont il est le fondateur, Mailoop. La start-up créée en 2017, installée dans l’incubateur de l’établissement public Paris La Défense, propose des solutions personnalisées aux entreprises pour qu’elles tendent vers une meilleure utilisation des courriels. L’analyse des messages émis et envoyés par les employés pourrait révéler différents risques psychosociaux, a-t-il exposé.

« Ça peut paraître anodin, mais plus on creuse, plus on peut toucher du doigt des sujets concernant les risques psychosociaux », analyse Arthur Vinson devant quelques responsables en relations humaines. S’il évoque tout d’abord le droit à la déconnexion, problématique désormais bien connue dans le monde de l’entreprise à l’ère du numérique, il s’attarde autant sur d’autres sujets épineux.

« On peut aussi détecter les personnes qui sont placardisées », explique-t-il en évoquant l’analyse des courriels. « Généralement, elles ne reçoivent que peu ou pas de mails », analyse-t-il de cette mise à l’écart de l’entreprise « très dure à vivre » pour les personnes directement concernées. Si la détection des risques psychosociaux et leur résolution ne fait a priori pas partie des missions de Mailoop, « on connaît des cabinets spécialisés et on oriente les entreprises au besoin», souligne Arthur Vinson à son assistance, particulièrement inquiète sur ces questions.

« On observe aussi des problèmes de confiance. Ça se traduit par l’ajout du N+1 au cours d’une conversation », explique le jeune patron. « Une pression » qui peut révéler des contraintes exercées sur un ou plusieurs employés, et de fortes tensions lorsqu’elle apparaît de façon récurrente dans les analyses de courriels effectuées par Mailoop.

« Dans les mails tard le soir, l’intention n’est pas mauvaise », assure-t-il de l’hyperconnexion. « Dans une boîte de conseil, ils pensaient naturellement qu’il fallait être ultra-connecté le week-end », se souvient-il en évoquant l’un de ses clients. « En fait, une minorité des personnes s’étaient imaginé ça seules », s’amuse-t-il.

« C’est facile d’envoyer un mail avec 100 copies, continue-t-il. Mais on ne mesure pas le travail et le temps perdu après. » Une charge de travail en plus qui peut s’ajouter à d’autres et rapidement devenir invivable pour certains. Les courriels tardifs, les week-ends… tout cela participerait à une « surcharge » non négligeable de travail pour les cadres d’aujourd’hui.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE