Paris La Défense offre le quartier d’affaires comme terrain de jeu à ces start-up. L’établissement public gestionnaire et aménageur de la Défense va même jusqu’à les accueillir directement dans un incubateur créé pour l’occasion au sein d’un des trois étages de ses nouveaux locaux de la tour Coeur Défense (voir encadré) : le S’lab (d’après « slab », soit « dalle » en anglais, Ndlr), une première inaugurée jeudi dernier.

La société Geoide, spécialiste de la fusion d’information qui s’occupe du système de supervision numérique du PC sécurité du quartier, travaillait déjà avec Paris La Défense. Les autres jeunes entreprises, elles, fournissent des services numériques pouvant bénéficier au quartier. Ciblant ses grandes entreprises, elles pensent bénéficier, avec cette incubation, en son coeur d’une belle carte de visite.

« Le S’lab, notre accélérateur de business, est une des briques de notre politique, ils vont nous inciter à changer notre façon de voir nos métiers, et peut-être à imaginer nos métiers d’une façon à laquelle nous n’aurions pas pensé, s’est réjouie jeudi soir Marie-Célie Guillaume, directrice générale de Paris La Défense. On leur propose des locaux exceptionnels, un accès à nos professionnels et à l’écosystème du quartier, ainsi que la possibilité d’expérimenter sur le territoire des solutions qu’elles développent. »

« On leur propose des locaux exceptionnels, un accès à nos professionnels et à l’écosystème du quartier », s’est réjouie jeudi soir Marie-Célie Guillaume, directrice générale de Paris La Défense.

Outre Geoide, quatre autres start-up, toutes déjà suffisamment solides pour compter plusieurs salariés, emménagent dans les jours qui viennent à Cœur Défense. Mobiliwork vise à permettre à des salariés de grandes entreprises de réaliser des missions temporaires au sein de PME et de jeunes pousses. Comeet propose une application destinée à proposer des activités en commun aux salariés du quartier, correspondant à leurs coûts comme à leurs horaires. Bazimo se veut la première plateforme collaborative de pilotage de parcs immobiliers, afin de rassembler les données d’un bien.

Enfin, Mailoop propose aux grandes entreprises, depuis un an, un service de retour d’expérience anonyme portant sur les courriels envoyés en interne, évalués par ceux qui les reçoivent, afin d’en réduire le nombre et d’en augmenter la qualité. « On offre aux collaborateurs d’exprimer un feedback chaque fois qu’ils en ont envie, on les choisit avec l’entreprise pour voir les bons comportements à encourager », explique son fondateur de 33 ans, Arthur Vinson.

Sa jeune pousse a emporté l’édition 2017 du concours Revolution@work organisé par Paris La Défense. Elle bénéficie donc de ces locaux pendant un an gratuitement, comme deux des autres sociétés accueillies ayant aussi gagné ce concours (les autres paient 200 euros par mois et par poste, un tarif très inférieur à la moyenne du quartier, Ndlr).

« Ca donne une aura et c’est un gage de sérieux, des choses dont les grandes entreprises ont besoin pour faire confiance à des start-up dont beaucoup sont fragiles et ont un statut incertain, commente Arthur Vinson, ravi de son emménagement. Les grandes entreprises adorent les start-up pour mettre des pots de fleurs, des baby foot et organiser des réunions, si je caricature, mais on se branche sur les services de leur cœur de métier, ce qui est plus rarement accepté. »

Trois étages en flex office pour la fusion

Suite à leur fusion en un unique établissement public gestionnaire et aménageur du quartier, Paris La Défense, les agents de De facto et de l’Epadesa ont emménagé il y a quelques mois dans trois étages de la tour Coeur Défens. Chacun des trois plateaux de bureau de 1 500 m² intègrent à leur décoration intérieure des versions remaniées des oeuvres d’art contemporain présentes sur la dalle, ou des éléments de l’architecture du quartier d’affaires.

Ces nouveaux locaux comprennent aussi un nouveau mode de travail, le « flex office », sans bureau attitré, fait d’espaces communs, de réunion et en open space, présenté ce vendredi à l’occasion de l’inauguration du S’lab. « C’était audacieux de se lancer en flex total, a indiqué à cette occasion Patrick Devedjian (LR), président du conseil d’administration de Paris La Défense comme du Département. S’il y a un endroit en France où toutes les audaces doivent prévaloir, c’est bien ici, dans ce quartier et sa concentration unique de leaders économiques mondiaux. »