Un père de famille comparaissait libre mercredi 25 septembre au Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Alors qu’il croyait une de ses filles en danger à la fin du mois de juin dernier, il avait été arrêté après avoir sorti son arme en pleine rue à Antony. La possession d’un pistolet 7,65 est interdite par la loi, il a été condamné à une peine de prison avec sursis.

« Ce n’est pas une arme de jeune fille », constate la présidente de séance alors qu’elle examine la photo du pistolet, mercredi 25 septembre. En face, le père de famille baisse la tête et tente de s’expliquer : il a sorti cette arme dans la rue, et en plein jour le 30 juin dernier. C’est un voisin qui, en regardant par la fenêtre, aperçoit le sexagénaire et appelle immédiatement la police : « Il y a un monsieur avec une arme de poing qui le chambre. »

Le père de famille lui, explique qu’il venait de recevoir un appel très inquiétant de sa fille cadette. Âgée de 16 ans et très « paniquée », elle explique entre deux sanglots qu’elle est « en danger » avec son petit ami après une altercation avec une famille de cyclistes. « Lorsque sa fille l’appelle en panique, il n’a pas réfléchi », illustre son avocate.

« Vous avez des filles, Madame ? » demande le prévenu en expliquant avoir « agi comme un parent ». La présidente de séance lui répond rapidement : « Oui, mais je n’ai pas de pistolet. » L’homme explique avoir acheté cette arme « sur le marché, il y a des mecs qui vendent de tout ». Comme son avocate, il évoque « le climat d’insécurité » qui règne dans le quartier. « Un jour, je suis tombé nez à nez avec un cambrioleur chez moi, assure le prévenu, c’est pour ça que j’ai une arme. »

Les policiers ont en effet retrouvé l’arme de poing chez lui, comme deux pistolets à gaz. « On n’est pas au far-west », lui fait remarquer la présidente. « Je ne voulais pas faire de mal à quelqu’un, assure-t-il, je voulais juste dissuader. » Ouvrier dans le bâtiment, il aide aussi sa femme qui tient un restaurant italien : « À nous deux, on gagne 3 000 euros par mois », explique celui qui a depuis déménagé à Thiers.

« Il s’est mis dans une position de tuer quelqu’un », s’alarme la procureure de la République qui requiert huit mois de prison avec sursis contre le père de famille au casier judiciaire vierge. « Une peine requise excessive » pour l’avocate de la défense. Le père est finalement condamné à quatre mois de prison avec sursis. « Défendez votre fille autrement la prochaine fois », lui intime la présidente de séance.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

PHOTO : ILLUSTRATION / LA GAZETTE DE LA DEFENSE