Un trentenaire, futur père, a été condamné à une peine de prison ferme mercredi 25 septembre au Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Il était accusé de violences sur sa femme, alors enceinte de trois mois, survenues à Colombes à la fin du mois de juillet. Sa compagne, qui présentait des traces de strangulation, des traces de coups aux bras, au visage, à l’abdomen et aux jambes, s’est vu prescrire dix jour d’Incapacité totale de travail (ITT). Elle était présente dans la salle d’audience. À la barre, elle s’est évertuée à défendre son conjoint.

Malgré un tel retournement de situation, le tribunal ne croit pas aux démentis de la jeune femme : « Vous comprenez bien, Madame, que l’on ne vous croit pas une minute », lui lance la présidente. Son compagnon écope de 18 mois de prison ferme et d’une interdiction de se rendre sur le territoire français. Il avait par ailleurs endommagé les toilettes du commissariat de la ville et outragé des policiers, il devra verser 1 800 euros de dommages. Il ne verra donc pas la naissance de son premier enfant.

L’affaire était enfin jugée mercredi 25 septembre après un premier rebondissement le 28 août dernier (voir édition du 4 septembre, Ndlr). Alors qu’il devait être jugé, son procès avait été reporté d’un mois : aucun interprète n’avait été mandaté alors que sa femme et lui ne comprenaient pas le français. Il n’avait pas non plus d’avocat. Mercredi 25 septembre alors qu’il est dans le box des accusés, il y a bien une interprète, mais toujours pas d’avocat. Après quelques minutes de flottement, une avocate présente accepte l’affaire, finalement jugée quelques heures plus tard.

L’audience prend une tournure singulière. Après avoir accusé son mari de l’avoir « séquestrée pendant trois jours et battue », la jeune victime enceinte assure qu’il n’a jamais « porté la main » sur elle. La jeune femme indique s’être « fait ces blessures dans un accident de moto ». Mais la procureure lance : « Ce n’est pas du tout crédible. Ses lésions n’ont pas d’autres explications que la première version, celle où elle a dit qu’elle avait été battue. »

De son côté, la présidente de séance s’esclaffe au fil des justifications : « Ça en devient drôle », lâche-t-elle. Moins drôle sera la sentence. Au verdict, la jeune femme fond en larmes et quitte la salle en trombe sans un regard à son compagnon qui retient son émotion. « Je veux assister à la naissance de mon enfant », disait-il plus tôt.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.

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