La mairie va vendre les locaux du centre de formation du boulevard Clemenceau à l’Institut Ibn Badis, dont l’immeuble jouxte le bâtiment. Les responsables de cette mosquée proposaient depuis plusieurs mois une autre solution afin d’augmenter sa capacité d’accueil pour faire face à l’afflux très important de fidèles. Ils se félicitent de la proposition alternative de la commune, qui permettra de recevoir 1 500 personnes supplémentaires.

La décision a été validée par les élus de la majorité municipale nanterrienne réunis en bureau municipal, ce lundi en fin de journée : le centre de formation du boulevard Clemenceau, propriété de la commune en tant qu’ancienne école primaire, sera vendu à la mosquée voisine. Cette cession permettra d’accueillir 3 000 fidèles, contre 1 500 auparavant selon la réglementation incendie.

« L’option privilégiée par le maire, qui a été approuvée par l’équipe municipale, est l’option de vendre à l’Institut Ibn Badis les locaux, indique la mairie ce lundi soir. Cela répondra au besoin d’accueillir les fidèles dans cette mosquée dans de meilleures conditions. C’est une très bonne perspective qui devrait normalement satisfaire l’association qui gère cette mosquée. »

« On a une perspective sur une année, on va au moins voir comment on va pouvoir préparer les fidèles à acheter cet immeuble et en même temps faire les travaux, se félicite Rachid Abdouni, le président de l’Institut Ibn Badis. J’espère qu’en très peu de temps, on pourra y accéder, pour les prières du prochain Aïd, pour qu’il n’y ait pas de prières de rue. »

En 2015, lorsqu’ouvre l’Institut Ibn Badis le long du boulevard Clemenceau, les responsables de cette mosquée autant qu’école n’imaginaient pas que l’affluence dépasserait rapidement la capacité réglementaire de 1 500 personnes. Après une longue période de tolérance, la préfecture des Hauts-de-Seine décide, l’an dernier, d’un ferme rappel à l’ordre. La mosquée limite alors l’accès des fidèles, ce qui engendre régulièrement cohues et prières de rues.

Depuis plusieurs mois, l’association cultuelle proposait l’acquisition d’une bande de terrain de la parcelle du centre de loisirs des Fontenelles pour créer un autre accès. Surtout, elle s’inquiétait de voir toute solution repoussée après les élections municipales. Mais la majorité de gauche, à quelques mois des élections municipales, semblait peu encline à engager une telle vente. Mercredi 18 septembre, la mairie a suggéré une autre possibilité lors d’un rendez-vous avec l’association.

Elle est en effet propriétaire du bâtiment voisin, occupé par l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), établissement public d’Etat en pleine réorganisation au niveau national. Il prévoit de quitter Nanterre pour s’implanter au sein « d’un nouveau site à la Défense », selon la CGT de l’Afpa, qui rapportait en mai sur son site internet cette information, donnée en avril lors d’un Comité central d’entreprise.

« Comme il est classé [aux Monuments historiques], il ne peut pas être détruit, ce n’est pas un terrain constructible, il ne devrait normalement pas valoir très cher », espère aujourd’hui le président de l’Institut Ibn Badis du tarif de cession. Celui-ci sera fixé par l’administration des Domaines (chargée d’évaluer la valeur de tout bâtiment public avant sa vente, Ndlr).

« Pour le moment, il n’y a pas d’acte administratif précis qui justifie [une délibération en conseil municipal], précise la municipalité concernant les prochaines étapes. Nous allons nous rencontrer avec l’association, pour leur proposer de mettre tout ca par écrit, de facon à ce qu’il y ait des engagements de part et d’autre qui soient très clairs […] Ca répond aussi à leur attente. »

L’Institut Ibn Badis s’affirme aujourd’hui prêt à engager au plus vite de premiers travaux de remise aux normes, afin de pouvoir y recevoir des fidèles dès l’an prochain. Surtout, son président se réjouit que la décision ait été prise avant les élections, et attend désormais d’engager définitivement l’association comme la mairie. « Même si demain, il devait y avoir un autre maire, il aurait l’obligation de résoudre ce problème avec cette solution », souhaite Rachid Abdouni afin de sortir la mosquée comme ses fidèles de l’incertitude.