Une conférence autour de la réduction de l’émission des gaz à effet de serre dans le cadre des chantiers du BTP avait lieu vendredi 6 septembre à l’Ecollectif Courbevoie, où certains riverains de la Défense ont témoigné de leur intérêt. Cette démarche désignée par le terme de « construction sobre » est cependant encore loin d’être la norme dans le quartier d’affaires, qui bruisse chaque jour de dizaines de chantiers, sur la dalle comme à ses abords.

« Malheureusement encore à ce jour, on n’est pas dans une situation où l’ensemble des rénovations, des constructions de tours et d’infrastructures, d’aménagements urbains à la Défense font cette démarche de sobriété », résume ce soir-là Michel Gioria, le directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Beaucoup reste à faire, note donc ce responsable de l’institution de référence de l’État en la matière. Le concept de « construction sobre » suppose en effet de réutiliser des matériaux, de rénover des tours plutôt que de les détruire, ou de limiter les constructions en béton, très gourmand en énergie pour sa fabrication. « Le béton de chanvre pourrait remplacer le béton simple », suggère-t-il.

Michel Gioria pointe cependant une « vraie avancée » avec la tour Saint-Gobain, construite sur le label E+C-, pour énergie positive et réduction de carbone. Ce label lancé par l’État pour généraliser les bâtiments « verts » vise à anticiper la future réglementation environnementale. Pour la tour du siège du verrier, l’énergie émise devrait donc être compensée par l’énergie produite par le bâtiment.

Le désir des acteurs publics de voir la Défense devenir un lieu de vie pourrait par ailleurs selon lui favoriser la sobriété des chantiers et bâtiments : « La construction sobre est aussi un moyen d’ouvrir un petit peu les choix d’aménagements en écoutant les usagers. » Le directeur régional de l’Ademe se félicite que tous « cherchent à engager une mutation allant vers la transition écologique ».

La tour Saint-Gobain, au Nord de l’esplanade sur le territoire de Courbevoie, devrait ainsi devenir « le plus gros bâtiment en France et un des premiers dans le monde » à « essayer d’équilibrer ses émissions de gaz à effet de serre ». Ce « progrès significatif » n’est pas le seul dans le quartier d’affaires. Ainsi, La Gazette rapportait en février dernier les mesures de réemploi des matériaux issus de la rénovation de la tour Initiale, dans le quartier Bellini de Puteaux, suite au départ de RTE.