Un jeune homme, interpellé en mai dernier après des affrontements avec la police dans la cité Pablo Picasso de Nanterre, était jugé au Tribunal de grande instance (TGI ) mercredi 4 septembre. Il lui était reproché d’avoir proféré de violentes insultes aux policiers et de leur avoir jeté des projectiles. Comparaissait libre, il a été condamné mais n’ira pas forcément en prison.

Le 14 mai dernier peu après 19 h 15, le jeune homme avait pris part à une émeute contre des policiers. C’est l’interpellation de son petit frère, sans casque à bord d’un scooter, qui avait mis le feu aux poudres pour la cinquantaine de personnes présentes ce soir-là. L’aîné, âgé de 22 ans, était accusé d’avoir violemment insulté les policiers avant de leur avoir lancé des projectiles.

« Grosses salopes, je vais vous baiser. » C’est par ces mots de la présidente, citant le prévenu, que commence le procès du jeune facteur en contrat de pré-professionnalisation. D’autres termes injurieux suivent, avant qu’il ne prenne la parole et ne tente de se justifier. Son avocat saisit l’occasion pour souligner que les procès-verbaux des policiers présents lors de l’incident divergent.

En effet, certains agents ont affirmé l’avoir vu jeter des projectiles en leur direction, d’autres auraient uniquement entendu les insultes. « À la base, je me suis inquiété pour mon petit frère », se défend le jeune homme qui concède avoir « outragé les policiers ». Il nie cependant les tirs de projectiles en leur direction et vers leur voiture. Il assure aussi que ce sont les policiers présents « qui les ont cherché ». Il martèle : « Je parlais aux policiers et je me suis mangé un coup de gaz lacrymo ».

Ses antécédents jouent en sa défaveur. « Quand on voit votre casier, on se rend compte que vous avez un problème avec les forces de l’ordre », constate la procureure en évoquant son passé. Actuellement sous contrôle judiciaire, il a été condamné à une petite dizaine de reprises, en grande majorité pour des faits d’outrage ou de rébellion. Depuis près d’un an, il s’est pourtant « calmé », indique son avocat.

« Je suis désolé d’avoir injurié, je ne recommencerai pas », assure-t-il avant d’être condamné à une peine aménageable de dix mois de prison. Elle ne lui interdira donc pas de suivre une formation qui débutera en octobre. Ses excuses n’ont cependant pas convaincu tout le monde, à entendre le soupir d’un des policiers chargé de la surveillance de la salle.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.