Menacée de fermeture en raison de la vente de son local par le propriétaire privé, la ressourcerie de Nanterre, gérée par l’association le Cercle, a obtenu un délai administratif grâce à l’intervention de la mairie. Lors du conseil municipal du 24 juin dernier, la Ville a préempté la vente prévue du local situé avenue du Bois. Mais sa situation n’est pas pérennisée, même si elle est bien ouverte en cette rentrée, et devrait avoir un an d’existence assurée devant elle.

Le local ne désemplit pas en ce dernier samedi d’août synonyme de rentrée scolaire. Josiane, 31 ans, est de passage avec son petit garçon. Les bras pleins de matériel scolaire, elle explique « avoir été triste d’apprendre que la ressourcerie allait fermer », rappelant qu’elle a « pu meubler à petit prix » son appartement grâce à son existence. À la buvette, Marie-Claude, 71 ans, indique y passer « trois fois par semaine, après le marché », Karima, 45 ans, « le week-end », pour son côté convivial autant qu’économique.

La forte activité est confirmée par l’un des 18 salariés de la ressourcerie, Eric Grisel, 52 ans : « Le but, c’est que l’on vide au maximum le magasin, parce qu’on reçoit chaque semaine beaucoup de choses. » Ce samedi, « en 2 h, nous avons déjà récolté une tonne de dons », détaille Eric Grisel. Celui-ci est approché par une collègue. Un client est intéressé par un mât entoilé de planche à voile : « Tu la fais à dix euros ».

« Nous allons prochainement déposer un dossier auprès de l’Epfif (Etablissement public foncier d’Île-de-France, Ndlr), l’opérateur foncier qui émane de la Région Île-de-France, qui l’examinera en commission courant octobre », détaille Anne-Marie Portel, la directrice de la structure. Une fois l’examen réalisé, une étude de faisabilité est nécessaire, et que le portage immobilier soit réalisé : « Une démarche qui peut prendre environ un an. » Selon elle, tant que la demande est en traitement, la ressourcerie est assurée d’être ouverte, soit jusqu’à août 2020 pour le moment.

Le projet institutionnel prévoit à ce stade la participation de la mairie de Nanterre à hauteur de 15 %, mais elle ne dispose pas de la totalité des 4 millions d’euros nécessaires au rachat du local. Alors, d’autres acteurs publics seraient amenés à participer à ce projet d’économie sociale et solidaire : « Paris Ouest La Défense (POLD), la région Île-de-France, l’Ademe mais aussi le Grand Paris », égrène Anne-Marie Portel. Les clients, eux, sont ravis de pouvoir continuer à s’y rendre.