Pendant deux ans, les petites navettes autonomes de la société Navya ont arpenté la dalle piétonne du quartier d’affaires dans le cadre d’une expérimentation menée par Île-de-France mobilités, organisme satellite du conseil régional chargé des transports, et Paris La Défense, l’établissement public aménageur et gestionnaire du quartier. Elles ne reviendront pas : mi-juillet, Paris La Défense a annoncé renoncer à poursuivre l’essai, faute d’en être satisfait.

« Le bilan global n’est pas satisfaisant », estime en effet le gestionnaire du quartier d’affaires de ces navettes électriques autonomes cependant occupées par un superviseur présent à bord, lors de ces essais au long cours (menés dans le cadre d’un contrat de 300 000 euros selon Lyonmag, Ndlr) : « D’une part, la technologie n’a pas su s’adapter aux mutations de l’environnement urbain. D’autre part, l’objectif de passage en « full autonome » n’a pas abouti. Enfin, la vitesse de circulation de la navette n’a pas réussi à progresser et donc à rendre le service attractif. »

Navya a annoncé fin juillet un chiffre d’affaires en baisse de 32 % à 6,1 millions d’euros, son cours de bourse perdant alors 60 % en trois séances. Elle a indiqué renoncer à construire ses navettes.

Ces expérimentations ont été menées d’abord de juillet à décembre 2017 (un « incident technique » a provoqué une interruption, Ndlr) avec « plus de 30 000 voyageurs », puis de juin 2018 à mai 2019, avec un peu moins de 12 000 voyageurs. À l’origine de cet essai figurait le double souhait de « proposer une solution de mobilité interne au quartier et faire progresser la technologie des véhicules autonomes », y compris en se passant de superviseur à terme, ce qui n’est jamais arrivé.

« L’exploitation du service a été complexe en raison de difficultés liées à la connexion », reconnaît cependant à décharge Paris La Défense en évoquant notamment un effet de « canyon urbain » dans le quartier d’affaires. L’établissement note également « la forte mutabilité de l’environnement urbain au gré des événements », ainsi que « les nombreux flux variés sur le site », tous deux ayant limité la vitesse comme les déplacements de la navette.

La filiale de Keolis (elle-même filiale du groupe SNCF, Ndlr) avait pourtant implanté son centre de recherche et de développement dans la tour Majunga en janvier. Elle a annoncé fin juillet un chiffre d’affaires en baisse de 32 % à 6,1 millions d’euros, son cours de bourse perdant alors 60 % en trois séances. Dans la foulée, Navya a indiqué renoncer à construire ses navettes, préférant désormais vendre ses technologies de conduite autonome à d’autres constructeurs de véhicules.