Il est l’un des premiers jardins suspendus de la Défense à avoir été placé au sommet d’un immeuble de grande hauteur du quartier. Mais son accessibilité reste très limitée, y compris pour les salariés des locataires ou de son occupant et propriétaire, la Sogecap, la filiale spécialiste des assurances-vie de la Société générale. Situé à 170 m de haut, l’espace vert de la tour D2, ouverte en 2014, a néanmoins reçu les honneurs du Figaro cet été, dans le cadre de sa tournée estivale « des points hauts offrant des vues sur la capitale ».

Du point de vue des usagers, sa principale caractéristique est constituée par son aspect exclusif. « L’endroit n’est en accès libre pour personne, il faut le privatiser en le réservant contre rémunération (pour un montant non dévoilé), expose Le Figaro. Comme l’avoue Sogécap, l’endroit n’est utilisé […] que cinq à six fois par an. Il est vrai que les lieux ne sont pas abrités, que la surface de pavage se limite à 160 m² […] et surtout que, pour des raisons de sécurité comme l’évacuation par un ascenseur unique, les lieux ne peuvent recevoir plus de 50 personnes simultanément. »

La plupart des gratte-ciels en cours de réalisation ou en projet à la Défense comportent désormais des espaces verts en altitude, pour se conformer à l’air du temps comme aux nouvelles réglementations environnementales. Mais les jardins suspendus, tous privés, restent pour l’instant l’exception dans les tours du quartier d’affaires. La tour Carpe diem ouverte en 2013 comporte ainsi 1 000 m² d’espaces verts, et la tour Majunga ouverte en 2015 propose des terrasses arborées à tous les étages.

« L’endroit n’est en accès libre pour personne, il faut le privatiser en le réservant contre rémunération (pour un montant non dévoilé) », expose Le Figaro.

Le Jardin des nuages du sommet des 49 000 m² de bureaux de la tour D2, lui, propose 450 m² de végétation au 37e étage de ce gratte-ciel souvent comparé au « cornichon » londonien, par sa forme comme par son exosquelette en résille métallique. Lors de la construction de la tour, la création de cet espace vert n’aurait d’ailleurs pas été sans complexité, avec 4 mois de travaux et un budget de près de 400 000 euros selon la société Voisin parcs & jardins, chargée du chantier.

Elle a notamment monté « 19 arbres nuages de 4 m de haut et 3 m de large », expose-t-elle sur son site internet. Les essences choisies pour s’épanouir dans ces conditions particulières proviennent du Sud de la France, et comportent aussi des pins sylvestres (choisis en Bavière selon Le Figaro, Ndlr), « sélectionnés pour leur robustesse et leur petite taille offrant moins de prise au vent », rapportait lors de l’ouverture le site internet spécialisé Défense-92.fr. De petits érables les complètent. Le tout est cependant taillé selon les préceptes des jardins japonais.

L’équipe composée des architectes Anthony Béchu et Tom Sheehan, ainsi que de paysagistes, a souhaité que ces jardins aériens, autour de dalles en ardoise, « déclinent de façon souple le thème de la forêt humide d’altitude », précise l’un de ses membres, le collectif Coloco, sur son site internet. « Plus qu’un écosystème reconstitué, il s’agit d’évoquer les ambiances si particulières que l’on recontre dès que le relief vient accrocher quotidiennement les nuages », poursuit le collectif.