Un quatrième jardin partagé va voir le jour dans le quartier d’affaires d’ici à septembre. Une bonne occasion pour amener les habitants à se parler entre eux, voire s’ouvrir aux salariés voisins.
Fruits, arbustes, chèvrefeuilles, vignes et fleurs cohabitent avec les tours du quartier d’affaires depuis 2016, date à laquelle le premier jardin partagé de la Défense a ouvert ses portes aux habitants et salariés. D’ici à la rentrée prochaine, un quatrième jardin partagé doit voir le jour dans le quartier, en face de la tour Franklin, sur les terrasses Boieldieu. Après ceux des Reflets et de Carpeaux, il est le deuxième situé sur les terrasses, le premier étant au-dessus du bar le Philosophe. Un processus de présentation et de consultation est lancé depuis peu, la restitution en est prévue le 18 avril.
Mardi 26 mars, les habitants des jardins Boieldieu étaient invités à un atelier de concertation organisé par Paris La Défense, l’organisme public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires, afin de les impliquer dans le projet. Pour illustrer ce que peut être un jardin partagé, les plus curieux ont pu visiter deux jours plus tard le jardin situé au pied de la tour CGI. Si le petit dernier n’est pas encore sorti de terre, le jardin des Reflets leur a offert une jolie perspective : un coin de verdure pour les citadins, et un lieu de rencontre chaleureux.
Cardon épineux de Tunisie, épinards, roquette sauvage, fruitier, menthe : une dizaine de personnes s’occupent de cette bulle de verdure de 250 m² , dont des salariés à qui une parcelle est réservée.
« Les jardins créent du lien, parfois un des jardiniers va ramasser des pommes et faire des confitures pour tout le monde », indique Karine Fleith, l’animatrice des jardins employée par Paris La Défense. Sur le jardin Carpeaux, le lien se fait entre SDF et jeunes, puisque l’Association du site de la Défense et la Maison de l’amitié en sont également bénéficiaires. « On a travaillé ce mois-ci sur l’ortie, poursuit-elle. On a fait un purin, et je leur ai proposé de faire une recette. »
Le jardin partagé susciterait même des vocations. « On a des personnes qui sont très intéressées par ce qu’on propose, et prochainement on va faire découvrir notre ferme en Ariège à un des SDF pendant un mois », s’enthousiasme la coordinatrice. Le lien se ferait également de jardiniers à profanes. « Qu’est-ce que c’est ? » interroge en pointant du doigt une plante une salariée curieuse, venue rôder près des clôtures du jardin. Pour ce qui est des Reflets, le charme semble opérer.
« On est des citadins, on n’a jamais de jardin, donc c’est l’occasion », commente Marcel, habitant depuis une vingtaine d’années aux jardins Boieldieu, rencontré à l’atelier puis à la visite par La Gazette. Le 4e jardin collaboratif de la Défense devrait être divisé en deux et clôturé. Une surface de 150 m² collée à un des immeubles restera la plupart du temps privée, pour cause de sécurité, et devrait accueillir un espace planté, réservé à une ressourcerie biologique.
Après ceux des Reflets et de Carpeaux, il est le deuxième situé sur les terrasses. Un processus de présentation et de consultation est lancé depuis peu, la restitution en est prévue le 18 avril.
L’autre partie, située côté dalle piétonne, devrait accueillir dans un premier temps un potager d’une quarantaine de mètres carrés. « S’investir dans un jardin comme ça, ça permet de s’occuper d’abord, puis de rencontrer des gens, soulève Marcel. On est 480 logements dans les quatre immeubles des jardins Boieldieu, ça va être une bonne chose pour la sociabilisation. »
« Ça fait très longtemps que je regrette de ne pas avoir de jardin, commente Eric, présent à la visite du jardin des Reflets, et futur adhérent enjoué du 4e jardin partagé, près duquel il habite. J’ai toujours eu des regrets de ne pas pouvoir cultiver. » Lui aussi estime que ce type de projet permet de créer du lien entre habitants : « Il faut aussi amener les enfants, créer du lien intergénérationnel, et pourquoi pas, organiser des animations de temps en temps, comme des barbecues. »
Selon le quarantenaire, il serait intéressant de créer une grande communauté à travers les quatre jardins partagés. Karine Fleith, l’animatrice des jardins présente lors de la visite des Reflets, réfléchit d’ailleurs à créer une plateforme pour que les adhérents des différents jardins puissent communiquer. « Ce serait une très bonne idée », félicite Eric.
Le 26 mars dernier, les habitants des jardins Boieldieu étaient invités à un atelier de concertation, organisé par Paris La Défense, l’organisme public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires.
Si le futur jardin partagé des terrasses Boieldieu n’est pour le moment qu’une étendue d’herbe, celui des Reflets est un petit coin de luxure verdoyante entre tours et immeubles. Une partie est mise à disposition des visiteurs, qui peuvent s’y installer pour pique-niquer au milieu de plantes et d’arbustes, une autre est occupée par le potager, bien développé après presque quatre ans de culture.
Cardon épineux de Tunisie, épinards, roquette sauvage, fruitier, menthe… Une dizaine de personnes s’occupent de cette bulle de verdure d’environ 250 m² , dont des salariés à qui une parcelle est réservée. Frédéric travaille à la tour CBX, il s’y rend parfois à l’heure du déjeuner. Selon lui, tout le monde se tutoie, et les rires sont au rendez-vous.
« C’est vrai qu’en hiver, c’est un peu moins facile, il fait assez froid en costume, ironise-t-il. Mais parfois, on a besoin de se ressourcer, d’avoir un moment dans une journée stressante pour venir mettre les mains dans la terre, faire pousser une plante, ça fait du bien. » Les jardins partagés sont sous la tutelle de la coordinatrice et de son compagnon, qui proposent, une fois par mois, des animations de cinq heures sur chaque jardin.
