Deux cousins âgés de 18 et 21 ans, étaient jugés mercredi 21 août par le Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre, pour avoir provoqué trois départs de feu à Suresnes. Les faits se sont déroulés dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 juillet derniers, vers la place de la Paix. Sans être tendre avec eux, leur avocat s’est évertué à les défendre, dénonçant une procédure trop rapide et pointant du doigt l’absence de preuves matérielles de leur méfait.

Face à lui, la procureure de la République n’a pas hésité à être très insistante sur les risques que les deux jeunes avaient fait courir aux habitants du quartier tout en soulignant « l’incohérence » de leurs justifications. Le plus jeune, ouvrier dans le BTP, et le second, technicien dans une entreprise de fibre optique, ont écopé d’une peine de prison ferme et devront payer des dommages et intérêts.

Ils ont assuré l’assistance de leur innocence, lors de l’audience à laquelle leur famille en larmes était présente. Les deux jeunes ont même affirmé ne pas avoir remarqué de départs de feu dans la rue ce soir là. « À chaque fois qu’il y a un feu, on vous voit avant et après sur les vidéosurveillances », leur a lancé la procureure Anne-Dominique Merville qui a durement condamné le « jeu extrêmement dangereux » des jeunes hommes.

Malgré les images des caméras qui montraient bel et bien les jeunes hommes se déplacer dans le périmètre des départs de feu, l’avocat de la défense a souligné qu’à « aucun moment » les prévenus n’avaient été repérés à proximité de l’incendie principal. Cet incident s’est produit dans une cour d’immeuble gérée par le bailleur social Hauts-de-Seine habitat.

Ne croyant pas à l’histoire « du jeune homme avec de l’alcool fort […] qui prétend juste traîner pendant 4 h autour des incendies sans les voir », elle a d’ailleurs demandé une peine lourde pour le plus jeune des prévenus, récidiviste, de 18 mois de prison ferme. Elle a aussi requis 12 mois de prison pour le technicien en fibre optique.

Si l’avocat s’est attelé à les défendre durant sa longue plaidoirie, il ne les a pas épargnés non plus. En effet, il n’a pas hésité à fustiger leur « loyauté à deux balles » alors que les deux jeunes hommes refusaient toujours de dire avec quels amis ils passaient leur soirée. Concédant leur comportement « imbécile » quant à leur stratégie de défense consistant à ne se souvenir de rien, il a tout de même rappelé que cela n’en faisait pas des coupables.

« L’enquête a été très rapide et on a mis ces deux là au trou », a insisté le défenseur en rebondissant sur les dires de l’un de ses clients qui jugeait être « en prison pour rien ». Si ces incendies criminels n’avaient « aucun lien avec le profil » des deux jeunes hommes pour leur avocat, ils ont tout de même été condamnés.

Le plus jeune, sanctionné par un tribunal pour enfants l’année passée pour un fait de vol avec violences, a écopé de 10 mois de prison ferme alors que son cousin devra purger 8 mois. Si leurs peines sont aménageables, ce qui leur permettra de poursuivre leur activité professionnelle, ils devront aussi verser 22 560 euros au bailleur social en réparation des dommages qu’ils ont causé.

RAPPEL
Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à leur condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.