Quelques centaines de passants, qui n’avaient apparemment pas prévu de venir au stand de prévention routière de l’assureur Allianz, organisé tout au long de l’après-midi du mardi 11 juin, se sont laissés tenter par les « attractions » présentes : la fameuse voiture-tonneau ou encore les nouveaux véhicules électriques, véritables stars de la journée. Mais ces actions, auxquelles se sont engagés les assureurs depuis une convention signée avec l’État en 1995, qui prévoit que 0,5 % des montants des cotisations des assurés automobilistes, ont-elles vraiment l’effet recherché ?

Il est presque 14 h mardi, lorsque l’affluence des travailleurs de la dalle, sortis pour leur pause déjeuner, commence à sa calmer. Au stand, certains, rares, sont venus se tenir au courant des dernières évolutions en matière de sécurité. Gaston, lui, vient de passer son permis. Il vient également d’apprendre une « nouveauté », qui rompt les canons de la conduite en voiture.

« Je suis assez surpris, parce que les instructeurs m’ont expliqué qu’il ne fallait pas tenir les mains sur le volant à 10 h 10 ou à 11 h 11, comme on me l’a appris à l’auto-école », s’étonne-t-il. « La nouvelle norme », rapporte-t-il, « est de tenir le volant à 9 h 15, parce que ça permet une plus grande amplitude de mouvement en cas de gestes d’urgence, témoigne-t-il. Sans lâcher le volant, on a accès au klaxon, aux feux et au lave-glace. »

Philippe Boulleau, le responsable du stand d’Allianz, mis en place par BBE développement, société prestataire de services de prévention, n’en démord pas : « Après plusieurs années où les assureurs ont été à la traîne, aujourd’hui, Allianz s’accorde et anticipe les effets de mode des nouveaux véhicules électriques (NVE, dont les trottinettes électriques et autres hoverboards, Ndlr) qui séduisent de plus en plus de gens. »

Hormis Gaston l’élève modèle, beaucoup semblaient plus attirés par l’aspect « attraction » du stand que par la prévention pure. Certains jeunes ont ainsi surtout profité du stand pour tester gracieusement ces « NVE ». Mouss, Idriss et Béna, venus de Nanterre, enchaînent les tours de trottinette électrique : « Je voulais essayer, et au moins, c’est gratuit ! », sourit l’un des jeunes hommes, peu porté sur les nouvelles normes en vigueur établissant que les NVE doivent s’astreindre à 6 km/h sur les trottoirs et 25 km/h sur la route.