Presque une centaine de héros du quotidien ou en service, civils et policiers : l’émotion était palpable, jeudi 18 juin, à 10 h 30, dans la cour de la préfecture de Nanterre. Le préfet des Hauts-de-Seine Pierre Soubelet a pris soin de récompenser par une médaille d’acte de courage et de dévouement ceux qui ont risqué leur vie pour en sauver d’autres.

Étaient également remises les médailles d’honneur de la police, qui récompensent 20 ans de service, et les médailles de la sécurité intérieure, pour ceux qui se sont impliqués de manière extraordinaire dans l’exercice de leurs fonctions. Chez les récompensés, ces médailles et félicitations ne sont pas sans signification.

« On a entendu du bruit, nos voisins essayaient de défoncer la porte… je les ai aidés, et on a réussi à les sortir de l’appartement en feu », confie de son acte de courage Dominique Armbruster, qui a sauvé une famille d’un immeuble en feu au Plessis-Robinson en septembre 2017. « C’est une fierté, bien sûr », précise-t-il, avant d’ajouter : « Les sentiments qui en découlent sont encore bizarres, parfois les souvenirs me remontent. »

Comme lui, plusieurs autres civils étaient récompensés. Deux personnes avaient risqué leur vie dans le canal du parc de Sceaux pour ramener le corps inerte d’un homme, un autre avait porté secours à un machiniste RATP victime d’une agression. Un machiniste a porté secours à une femme, victime d’une agression dans les transports en commun.

Il y a aussi Sandrine, cette agent de la préfecture qui, du haut de son mètre cinquante, a mis en déroute deux hommes qui voulaient voler la moto d’un quinquagénaire. « Il était à peu près 8 h 30 du matin, je roulais dans une voie à deux sens et j’ai vu deux jeunes arriver, qui ont pratiquement assommé un gars a moto », se rappelle-t-elle.

« J’ai mis mon pied sur la moto et je leur ai dit qu’elle ne bougerait pas », poursuit-elle, preuve vivante qu’il n’y a pas toujours besoin d’être un Hercule pour s’interposer dans de telles situations. « Je pense qu’ils ont un peu halluciné », précise-t-elle en souriant. Menacée par les deux hommes sur le coup, l’agente ne se laisse pas démonter.

« Je leur ai crié « je suis une mère de famille, je fais 1 m 50, honte à vous ! » » Entre sa mère et sa fille, toutes deux présentes à la cérémonie, aucune se semble surprise de la bravoure de l’héroïne du jour, qui confie, modeste : « Quelque part je suis fière, mais je suis dans le flou. Je suis surtout contente que le gars ait gardé sa moto. »

Dans les rangs des forces de l’ordre, les policiers de la Brigade anti-criminalité (Bac) de Gennevilliers peuvent être fiers de cette jeune brigadière, entrée dans les rangs en 2007. « Je suis venue en aide à un jeune après un accident de la route, lors de la Coupe du monde », se souvient-elle. Grâce au massage cardiaque prodigué par la policière, la vie du jeune a pu être sauvée : « C’est quelque chose qui va rester gravé dans ma tête pour très longtemps », souffle-t-elle, ajoutant espérer « pouvoir avoir de nombreuses autres récompenses » pour la suite de sa carrière.

Enfin, certains gradés étaient récompensés de la médaille d’honneur de la police, remises pour récompenser l’ancienneté dans le service. Droit dans ses bottes et en uniforme, un commissaire de police commente sobrement, le regard vif : « C’est la reconnaissance de vingt années de service auprès des citoyens. »