Ils étaient invités à s’exprimer sur des thèmes tels que « La Défense, nouvelle place de village ? » ou encore, « L’entreprise est-elle un théâtre ?». Dix finalistes, issus de classes préparatoires et d’entreprises du quartier d’affaires, se sont affrontés par mots interposés lors d’un concours d’éloquence organisé à l’Alternatif, lieu évènementiel situé sous l’immeuble Île-de-France, par la société Playitagain et le groupe Culture et patrimoine (gestionnaire de l’Alternatif, Ndlr).

Garanti « sans esbroufe ni effet de manche » par les organisateurs, le concours et ses compétiteurs n’auront toutefois pas fait l’économie des ficelles de la rhétorique, où traits d’esprits, blagues, remarques sérieuses et autres variations de voix sont nombreux Parmi la trentaine de curieux venus observer les dix finalistes s’escrimer, le sujet de l’éloquence dans l’entreprise a fait mouche.

« L’éloquence est essentielle parce que c’est le moyen de faire passer des messages, de fédérer les équipes et de mieux collaborer : il faut savoir bien dire les choses, même quand ça va mal », avance Caroline, maman de deux enfants « passionnés de théâtre ».

« Avant tout en entreprise, ce sont les personnes qui sont jugées, pas les idées ! L’éloquence est un outil qui permet de se mettre en avant. Même si ça change, la France a encore du retard sur le thème de l’oralité en entreprise », estiment pour leur part Camille et Alexandre, tous deux ingénieurs mécaniques.

« Un concours d’éloquence à la Défense où les gens n’arrivent pas toujours à se parler, on a trouvé que cela faisant sens », explique Anne-Cécile Julienne de l’équipe de Playitagain. Cette société de coaching, qui propose notamment de faire intervenir des comédiens en entreprise pour aider les salariés à développer leurs compétences orales.

Premier à s’élancer, Simon Degiovanni, analyste chez CGI business consulting, avait choisi, comme la moitié des finalistes, le sujet « L’entreprise est-elle un théâtre ? ». Alliant bons mots et gestuelles inspirées, l’analyste a su conquérir le coeur du jury, se hissant à la deuxième place du classement derrière Sofian Chakiri. Ce dernier, étudiant au lycée parisien Louis le Grand, avait préféré « La Défense, nouvelle place de village ? ».

« L’éloquence est intimement liée à certains postes, comme manager, où il faut être capable de faire passer ses idées », estime le lauréat du concours, qui termine sa deuxième année de classe préparatoire aux écoles de commerce. « Mais même à mon niveau, j’ai remarqué lors d’entretiens pour des jobs d’été qu’avoir de l’aisance à l’oral, ça attire les recruteurs », poursuit-il.

Après ce premier essai, jugé réussi par les organisateurs du concours, une deuxième édition « aura lieu de façon certaine », confirme Anne-Cécile Julienne de Playitagain, après les retours positifs de Patrick Bonduelle, en charge de l’Alternatif pour le groupe Culture et Patrimoine : « On est tout à fait satisfaits de cette première édition avec des moyens de communication faibles, on souhaite maintenant s’inscrire dans la durée. »