Ces deux murs de béton brut vont radicalement changer d’aspect grâce au travail des artistes bientôt sélectionnés. Situés sur la droite de l’école de commerce Iéseg pour l’un, sous le pont de la jetée, en face du conseil départemental des Hauts-de-Seine, dans les jardins de l’Arche pour l’autre, ils proposeront respectivement 168 m² et 56 m² pour « renforcer la dimension culturelle du périmètre ».

Les artistes retenus seront ensuite chargés de réaliser leurs œuvres en public, pendant l’Urban week, le festival de culture urbaine de l’établissement, dont la prochaine édition est prévue du 15 au 20 septembre. L’appel à candidatures lancé par Paris la Défense prend fin le 9 mai : l’établissement gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires a prévu des enveloppes de 50 000 et 60 000 euros pour chacun des murs.

« Si ça peut égayer mon quotidien, c’est tant mieux », sourit Lucie, jeune étudiante de l’école de commerce de l’Iéseg, en allumant une cigarette. Le premier mur des deux lots, 36 m de long pour 5 m de haut, est juste à droite de l’école de commerce Iéseg, où les étudiants prennent parfois leur pause. De longues traînées grisâtres ternissent pour l’instant ce grand mur sans âme.

Pour choisir parmi les artistes qui répondront présent à l’appel à candidature, Paris la Défense fonctionne selon une grille de notes : la « qualité des références » de ceux-ci dans l’espace public, la « durabilité des œuvres » déjà présentées, la « capacité à s’inspirer du territoire » ainsi que la « capacité à produire une œuvre ». La somme des quatre critères aboutit à une note sur cent. Trois candidats seront d’abord présélectionnés dans le cadre de l’appel à projets, ils remettront ensuite une offre technique et financière à Paris la Défense.

L’espace du deuxième lot, mur de 16 m de long par 4 m de haut, est caché sous la promenade piétonne et nommé « Grande arche jonction Ouest » par Paris la Défense.

D’un point de vue plus directement artistique, l’établissement public souhaite « s’inspirer des spécificités du territoire pour en révéler le potentiel ». L’intervention devra « casser l’image parfois austère de cet espace », afin de pouvoir « accompagner la transformation du quartier d’un lieu de travail en lieu de vie ». Les artistes retenus devront aussi savoir s’adresser à un public « très varié », et donc leur projet d’oeuvre s’avérer « exigeant tout en restant accessible au plus grand nombre ».

L’espace du deuxième lot, mur de 16 m de long par 4 m de haut, est caché sous la promenade piétonne et nommé « Grande arche jonction Ouest » par Paris la Défense. Connexion entre la dalle et le jardin Gilles Clément, il est « peu pratiqué », et connaît « une faible lisibilité pour les piétons » ainsi que « des problèmes d’accessibilité ». Cette deuxième œuvre s’insère dans le plan global d’amélioration de « la qualité urbaine de ces espaces notamment en réhabilitant le jardin Gilles Clément et en créant une connexion piétonne entre le jardin et les terrasses Valmy ».

Dans les deux cas, les artistes qui réaliseront ces œuvres lors de l’Urban week devront choisir des matériaux « adaptés à une présence permanente dans un espace public fréquenté et non gardienné ». Ils devront ainsi posséder « une bonne résistance aux intempéries et au vandalisme », respecter « des contraintes de sécurité et d’hygiène inhérentes au site », le tout avec « une méthodologie de maintenance simple et réalisable par les équipes de Paris La Défense ou à défaut par un prestataire dont les coûts d’intervention resteraient raisonnables ».