Des bancs qui mesurent 4 m de haut pour 3 m de large et 60 cm d’épaisseur, dont les mousses proposent une capacité de filtrage équivalente à une forêt de 275 arbres, soit 240 tonnes de gaz par an ? Après un test place de la Nation à Paris à l’été 2016, deux de ces bancs Citytree, dont le dos est couvert de verdure, ont été installés à la Défense, au pied de la tour Eqho, propriété du promoteur immobilier Icade à Courbevoie.

Commandés par Icade à la start-up allemande Green city solution, les deux seuls bancs dépolluants de France sont installés depuis juin 2017 au sein du quartier d’affaires, dans le cadre d’iun partenariat avec Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France. Une seconde version plus performante devrait les remplacer fin 2019, afin de poursuivre les essais.

« L’objectif est de remplacer les bancs existants par la nouvelle version d’ici la fin de l’année 2019 », informe Benjamin Ficquet, directeur des transitions environnementales d’Icade, joint il y a deux semaines. Green city solution, dont les bancs en mousse sont implantés à titre expérimental dans une petite vingtaine de grandes villes européennes, travaille notamment à développer une mousse du banc dépolluant qui capterait mieux les particules. La jeune pousse berlinoise, qui a lancé ces bancs dépolluants en 2014, pense même à investir dans un laboratoire interne pour créer elle-même sa propre mousse.

Si, devant l’entrée de la tour Eqho, l’aspect de la mousse des deux bancs présents peut paraître avoir bruni, c’est à cause du « vent » et de la « réflexion du soleil ». Mais cela ne veut pas dire que la plante est en « mauvaise santé », assure ainsi le directeur des transitions environnementales d’Icade. « Les plantes dans ces milieux-là ont tendance à brunir, précise-t-il. Mais la future mousse devrait être plus résistante ». Pour mettre en place ce dispositif de bancs dépolluants, Icade a dépensé environ 50 000 euros pour les deux mobiliers.

Composé de 1 600 pots d’une mousse qui capte les particules polluantes : le dioxyde d’azote, l’ozone, les poussières, ce mobilier urbain filtre et élimine la pollution autour de lui sur environ 30 m.

Alimenté par des panneaux solaires, le banc est composé d’un mur végétal qui intègre des capteurs destinés à mesurer le niveau de pollution et la qualité de l’air. Ce mur est composé de près de 1 700 pots d’une mousse qui capte les particules polluantes : le dioxyde d’azote, l’ozone et les poussières. Ce mobilier urbain filtrerait et éliminerait la pollution autour de lui sur environ 30 m. « Icade est impliqué dans les questions de qualité de l’air », indique Benjamin Ficquet de l’intérêt du promoteur pour ce dispositif dépolluant.

Membre d’Airparif depuis 2017, l’organisme français agréé par le ministère de l’environnement pour la surveillance de la qualité de l’air en région Île-de-France, Icade, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, affirme ainsi son engagement au coeur de la Défense. « S’installer sur le parvis de la tour Eqho, dans un endroit minéral, permet de témoigner de notre préoccupation à apporter de  la nature dans un espace urbain qui devient alternatif et innovant, et de sensibiliser les occupants », commente Benjamin Ficquet.