Christian Pellerin a été condamné vendredi 5 avril par le tribunal correctionnel de Nanterre à deux ans de prison avec sursis ainsi que 350 000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, rapporte l’AFP.

L’homme d’affaire, qui était absent à son procès en février, avait été surnommé le « roi de la Défense » car il avait largement contribué à la construction du premier quartier d’affaires d’Europe continentale, a été condamné pour des abus de biens sociaux au détriment de deux sociétés dont il présidait le conseil d’administration.

Une peine finalement inférieure à ce qu’avait requis le ministère public, taclant un « abus de bien social très bien orchestré, accompli avec une incroyable maestria ». La procureure avait effectivement requis la peine maximale contre Christian Pellerin, aujourd’hui âgé de 74 ans, soit cinq ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.

Le tribunal l’a ainsi reconnu coupable d’avoir revendu en 1999 à une SCI familiale dans laquelle il avait des intérêts, par le biais de la SCI Trapèze, dont il était le gérant, un terrain et des droits à construire dans une zone d’aménagement concerté à Courbevoie, pour la bagatelle de 65 millions de francs (près de 10 millions d’euros).

Cette même SCI Trapèze avait acquis terrain et droit à construire le même jour pour 84 millions de francs (environ 13 millions d’euros), tout en concédant dans le même temps un bail à construction à une autre SCI, filiale d’une société qu’il présidait.

« Ce montage a été fait dans l’intérêt de Christian Pellerin et dans l’intérêt de ses descendants », a asséné la procureure, qualifiant de « tours de passe-passe » ces différentes opérations de vente et de rachat « avec des effets d’aubaine énormes ». Dans ce montage, « Christian Pellerin est partout, il peut faire toutes les manipulations comptables possibles », avait-elle estimé.

Le septuagénaire a derrière lui un historique avec la justice. Désormais retraité, a déjà été condamné en 2000, notamment pour un « faux » lui ayant permis de construire en zone inconstructible au cap d’Antibes (Alpes-Maritimes). Et il l’a été en 2003 pour « recel d’abus de biens sociaux », après la construction d’une luxueuse propriété lui appartenant par une entreprise sarthoise.