Au niveau inférieur du centre commercial du Cnit, tout au bout des locaux de l’escape game Teambreak, une salle sombre accueille l’un des premiers espaces de loisirs de France dédiés à une activité en réalité virtuelle, proche du laser game. Casque sur les yeux, dépourvu du moindre câble grâce à des liaisons sans-fil, des capteurs physiques et de nombreuses caméras, le client est propulsé dans un monde virtuel où il peut se déplacer librement, arme à la main.

La jeune pousse Spartrack VR (pour Virtual reality, Ndlr) a officieusement lancé sa proposition de nouveau loisir au sein du quartier d’affaires depuis un peu moins d’un an, et plus officiellement depuis le début de l’année. L’entreprise améliore son système au fil des mises à jour, et compte bien séduire les parcs d’attractions grâce à ces essais en situation réelle auprès des salariés et curieux de tout poil venant dans sa salle de la Défense.

« Ce nest pas la première fois que je fais de la VR, mais là, c’était troublant, c’est vraiment réaliste ! » s’exclame William à la fin d’une partie acharnée contre des ennemis mi-insecte et mi-robot. L’activité, choisie par le « feelgood manager » de la société qui l’emploie, semble avoir séduit ses sept autres coéquipiers, collègues dans la « vraie vie » du service informatique d’Orange lease, la filiale de l’incontournable opérateur téléphonique.

Dans la salle de 100 m², 26 caméras sont installées en hauteur pour plonger dans un monde totalement virtuel des joueurs en permettant la retranscription sans-fil de leurs mouvements. « Le développement du hardware et du matériel informatique permet de bouger sans fils, on propose donc une activité en free-roaming, les joueurs sont complètement libres de leurs mouvements », détaille de la solution technique développée par la société Ary Bentolila, son responsable commercial et marketing.

Entre l’équipement, le briefing et le jeu lui-même, la session dure 45 min. Leur durée est taillée pour séduire entreprises et particuliers sur l’horaire du midi.

« On mise beaucoup sur l’immersion qui en découle », poursuit-il des ambitions de Spartrack VR. La société compte en effet bien vendre son jeu au-delà des frontières du quartier d’affaires. Elle serait ainsi en négociations avec des parcs d’attractions, comme avec des salles d’arcade, très populaires dans les années 1990 mais en voie de disparition depuis la fin des années 2000.

Muni d’un casque sur les yeux, capteurs sur les mains et ordinateur dans le dos, les deux à huit aventuriers par session sont envoyés sur la planètes Firos. « On leur donne très peu d’informations : ils savent juste qu’il y a eu un problème sur une planète lointaine et qu’ils doivent récupérer une boîte noire… évidemment, sur place, il vont rencontrer beaucoup de résistance », sourit Ary Bentila.

« Pour les entreprises, symboliquement, on ne se tire pas dessus entre nous, on affronte un ennemi commun », renseigne Ary Bentolila de sa stratégie de jeu coopératif destiné aux entreprises du quartier d’affaires. « Nous avons également supprimé toute trace de sang pour que le jeu plaise au plus grand nombre », précise-t-il de la volonté de la jeune pousse de séduire le grand public.

Pour s’adapter à une technologie en constante évolution, Spartrack VR met en avant un système voulu comme « polyvalent » car adaptable aux différents casques du marché. « Notre système fonctionne avec l’Oculus rift, HTC vive. Il a y eu d’énormes évolutions depuis plusieurs mois, détaille-t-il. Dans cette salle, nous avons un système coûteux qui fonctionne avec les casques Oculus et un système Optitrack[de caméras de capture de mouvements]. »

« Nous avons développé un système pour éviter la sensation de mal de mer qui apparaissait aux débuts de la VR », rassure par ailleurs le responsable commercial de l’entreprise. Les premiers errements de l’Oculus rift, le casque de la start-up californienne acquise par Facebook, Oculus VR, qui a popularisé la pratique de la réalité virtuelle, semblent donc avoir été corrigés par la jeune pousse française.