« Les futurs usagers de la ligne 15 », tout jeune groupe Facebook créé par Julien Sage, conseiller municipal EELV et ancien adjoint à la mairie de Nanterre, se réunissait pour la première fois en personne mardi soir dans une salle de l’espace culturel des Terrasses. Si le groupe compte 153 membres sur le réseau social, une dizaine seulement avaient fait le déplacement pour cette première réunion. Pour ce collectif dont les membres se découvraient, une inquiétude commune : l’énorme retard de la ligne 15 du métro du Grand Paris, qu’ils comptent bien réduire par leur mobilisation.

Selon les révélations du Canard Enchaîné, qui rapportait un conseil d’administration houleux de la Société du Grand Paris (SGP), chargée de l’ensemble des lignes de la métropole, l’aménagement de la ligne pensée dans le cadre du Grand Paris aurait 17 ans de retard. Ce qui repousse théoriquement l’aménagement de la ligne à l’horizon 2040. Une douche froide pour de nombreux Nanterriens, puisque si la Défense prend du retard, la commune en souffrirait par effet domino, craignent-ils.

« Si le métro a du retard, alors le tramway aura du retard, puisqu’il faut construire en premier une gare, sur laquelle ensuite le tramway sera installé à Nanterre », assure ainsi Julien Sage (Place de la Boule, la gare sera construire en deux temps et atteindra les 40 m de profondeur, Ndlr). « Ça a des conséquences lourdes, argue-t-il. Il suffit de voir toutes les bulles immobilières dans Nanterre, ou même les offres des promoteurs en général pour le quartier des Groues, ils annoncent tous une ligne de métro à 5 minutes d’accès, ce qui fait mécaniquement gonfler les prix. »

L’arrivée du RER E, dont la mise en service complète est annoncée en 2024, devrait partiellement soulager Nanterre et La Défense. Mais à plus long terme, compte tenu de l’extrême saturation des transports franciliens, ces menaces semblent bien réelles pour Nanterre, comme pour le quartier de la Rose de Cherbourg à Puteaux, ou concernant les 1 500 logements de l’écoquartier qui se créent à la Zac de l’Arsenal à Rueil-Malmaison, s’inquiètent sans fard les présents.

Mais alors, pourquoi seuls une dizaine d’inquiets avaient-ils répondu présents ce soir-là ? « C’est de ma faute, assume Julien Sage. Nous avons eu du mal à nous caler et les invitations sont arrivées très tard. Même si on n’a pas intéressé assez de monde ce soir, il faut sensibiliser : le projet ne peut que monter ! »