La CFDT, qui représente 42 % des votes syndicaux du magasin Castorama, avait décidé de faire cavalier seul pour cette manifestation d’une petite centaine de personnes, en face des 4 Temps. Coup de pouce médiatique, le secrétaire général de l’organisation syndicale, Laurent Berger, est venu soutenir la manifestation, jeudi 28 mars à 15 h 30. Le syndicat veut faire pression sur la direction pour les négociations du troisième Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) du groupe, au lancement prévu vendredi dernier. A la Défense, 120 salariés sont concernés selon la CFDT.

« Je n’ai pas de solution-miracle, je ne suis pas dans la démagogie, mais sachez que la CFDT sera avec vous ! », s’est exclamé au micro le secrétaire général, face aux salariés de la Défense, mais également à ceux venus d’Angers (Maine-et-Loire), de Fréjus (Var), Eragny (Val d’Oise) ou encore de Reims (Marne). « Je veux être avec vous parce que les choix de Castorama sont l’illustration de choix brutaux, il faut se battre pour l’emploi, pour le respect ou pour contester les choix qui sont faits », a-t-il encore expliqué.

Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, est venu personnellement soutenir les équipes de l’enseigne touchées par le plan social.

Sa venue, et son impact médiatique, aura sans doute donné un peu de baume au cœur aux syndiqués CFDT de Castorama, dont la fermeture des magasins concernés est prévue l’an prochain. Certains délégués syndicaux de la CFDT de la Défense ne souhaitent toutefois pas se faire d’illusions : « Aujourd’hui, ce n’est pas tellement pour faire reculer Castorama sur le plan social, confie-t-on dans les rangs de la manifestation. Les copains qui sont là savent, à regret, que ça ne marchera pas. »

Pour Vincent Pigache, secrétaire général de l’union territoriale interprofessionnelle des Hauts-de-Seine, cette manifestation s’inscrit en effet d’abord dans un « cadre économique ». Il détaille : « On veut déjà que tout le monde sache ce qui se passe à Castorama, parce que l’enseigne le cache ». Ne pas aller à la grève est pourtant un « trait de caractère » de la CFDT, qui pense souvent « pouvoir obtenir plus en négociant sans ».

Cette fois-ci, les équipes ne pensent toutefois pas pouvoir y couper. Pour Chrystelle, déléguée syndicale centrale du Castorama de la Défense, cette première manifestation sur la dalle du quartier d’affaires s’explique par les échecs du deuxième plan social : « Lors du précédant PSE, Castorama promettait 500 reclassements, il reste encore 150 personnes à reclasser et nous arrivons au troisième ! Aujourd’hui, la situation est plus grave et risque encore de s’aggraver. »