La Société générale a annoncé en février dernier, un plan d’économie de 500 millions d’euros d’ici 2020, concernant sa banque de financement et d’investissement. Selon un document interne consulté par Le Figaro, la France serait dans les deux cas la plus touchée, avec plus de 700 suppressions d’emploi. Les syndicats s’inquiètent de l’avenir du secteur, et dénoncent l’attitude de la direction dont les promesses aux marchés seraient trop ambitieuses. De son côté, l’entreprise n’a pas souhaité commenter.

« Nous ne comprenons pas la décision de la direction qui préfère maintenir ses promesses faites au marché, et couper des activités en présentant la note aux salariés », commente le Syndicat national des banques Société générale (SNB, syndicat majoritaire de l’entreprise, Ndlr), dans un tract datant du 28 février dernier. Les représentants des salariés établissent un parallèle avec le plan d’économie historique de 2012, lors duquel l’entreprise aurait pu fermer ses portes, mais rappellent que les causes étaient alors exogènes à la société (car liées à la crise financière, Ndlr).

« Il faut être plus réaliste dans les annonces faites aux marchés, commente Philippe Fournier, délégué syndical CGT, joint par La Gazette la semaine dernière. Le plan stratégique de 2018 était basé sur une politique optimiste, mais les perspectives en terme de taux sont plutôt pessimistes. » Alors, il ajoute : « La direction actualise ses promesses, donc on n’y arrivera pas, mais par contre, on économise 500 millions d’euros. »

« Ce plan va avoir un coût en terme d’emplois, et risque d’être préjudiciable par la suite, puisqu’on va supprimer des activités, et des compétences », met donc en garde le délégué syndical CGT. En France, la banque, qui a dégagé 3,9 milliards d’euros de bénéfices en 2018, sera obligée de mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

La SNB dénonce de son côté le montant des dividendes offert aux actionnaires. « Au vu des reports successifs du PMAS (Plan mondial d’actionnariat salarié, Ndlr), des plans d’économie etc, la SNB pense que la direction pourrait offrir un PMAS plus généreux à ses salariés dans la mesure où elle fait un cadeau aux actionnaires en maintenant un niveau de dividende très élevé. » Le plan d’économie devrait être présenté aux organisations syndicales dans les deux mois.