Le mois de mars est consacré aux « gestes qui sauvent » dans les Hauts-de-Seine. Soutenues par le Département et menées conjointement avec la Protection civile, la Croix-rouge, et la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, 90 séances de formations de 2 h sont proposées gratuitement. L’initiative est directement liée aux attentats de 2015.

« C’est le premier point que je veux rappeler : ce n’est pas une initiative qui vient de nulle part, puisque c’est une grande cause nationale depuis l’automne 2016, directement inspirée depuis les attentats de 2015, informe Matthieu Duhamel, directeur de cabinet du préfet des Hauts-de-Seine. L’opération est soutenue par des relais institutionnels, tels que l’Association des maires des Hauts-de-Seine, mais également des entreprises qui s’engagent pour former en interne. »

L’année dernière, l’ensemble des partenaires de l’opération avait formé 2 775 citoyens. « Être formé aux gestes qui sauvent, c’est aussi important en cas d’accident domestique, poursuit-il. Que ce soit une mauvaise chute ou un étouffement : si ces gestes sont bien administrés, ils permettent de sauver des vies. »

« Pour cette année, on va mettre l’accent avec les bailleurs sociaux pour former les gardiens d’immeubles, parce qu’ils peuvent être confrontés à ce genre d’incidents », ajoute Matthieu Duhamel. Il précise que l’initiative n’a qu’un coût « extrêmement faible pour l’Etat », qui engage certes ses moyens, mais fait aussi appel à la Croix-rouge ou encore à la Protection civile pour former la population.

Pour Bruno Rosenthal, directeur de la communication de la Protection civile des Hauts-de-Seine, la France a un retard à combler. « On estime que 70 % de la population française ne sait pas mettre en œuvre les gestes d’urgence dans la vie courante, explique-t-il. L’objectif, à terme, c’est d’arriver au niveau des pays du Nord de l’Europe, où la population est formée en majorité à ces gestes si importants. » Il poursuit : « La formation permet aussi de se rassurer, le défibrillateur est un objet qui fait peur, parce qu’on ne sait pas comment s’en servir. Nous, notre message, c’est de dire que si vous savez vous servir d’un téléphone portable, vous savez vous servir d’un défibrillateur ! »

La formation proposée par la Protection civile permet de se former sur les massages cardiaques, les hémorragies, ou encore sur les informations qu’il faut donner aux secours. Seize séances sont programmées dans les Hauts-de-Seine, dont trois le samedi 30 mars au Palais de la culture de Puteaux, les inscriptions se faisant sur le site internet de la Protection civile. La Croix-rouge organise de son côté 60 séances dans le département, sur le même format de 2 h.

« Le message, c’est que tout le monde est concerné ! », martèle Claude Girardi, le président de l’association dans les Hauts-de-Seine. La Croix-rouge forme ainsi les CE1 et les CM2 de Puteaux, et propose des ateliers intitulés « autrement capable », pour la formation de personnes en situation de handicap physique ou mental. « Une personne en fauteuil aura peut être du mal à mettre la victime sur le côté, en revanche, elle pourra guider la personne valide à faire le bon geste », précise-t-il. Les inscriptions à la formation de la Croix-rouge se font par téléphone au 01 47 76 11 18.