Qui dit étudiant, dit soirées endiablées, fièvre du jeudi soir, et appétit pour une vie mouvemen­tée. Difficile, alors, d’imaginer une vie étudiante en plein cœur du quartier d’affaires, réputé pour son calme hors du rythme effréné des journées de travail. Pourtant, les étudiants de la Défense, ont, depuis peu, la possibilité de loger près de leurs écoles. Même si certains de ces jeunes habitants du quartier d’affaires regrettent l’ambiance parisienne, d’aucuns apprécient le calme et l’esprit « banlieue » de ces campus.

Ces deux résidences étudiantes, dont une bonne partie des jeu­nes habitants semblent être étu­diants étrangers, proposent des appartements estudiantins du stu­dio aux logements à partager. Les résidences Grande arche, à quelques dizaines de mètres du monument blanc, et Rose de Cherbourg, à deux pas du quartier des terrasses Boieldieu, ont été respectivement ouvertes en août 2017 et octobre 2018 par Campuséa, filiale spécia­lisée de Gecina, premier groupe foncier de France.

« Honnêtement, c’est hyper pratique, commente Louis, étudiant à l’Ieseg, l’école de commerce qui se trouve littéralement collée au Campuséa de la Grande arche, rencontré la semaine dernière par La Gazette. On peut dormir un maximum, et se lever au dernier moment, à Paris, c’est quasi-impossible de trouver si près. »

« Honnêtement, c’est hyper pratique », commente Louis, étudiant de 22 ans à l’Ieseg, l’école de commerce qui se trouve littéralement collée au Campuséa de la Grande arche (photo).

Le quartier est « ultra » bien desservi par les transports, il lui est donc « facile » de rejoindre Paris et « ses potes », selon le jeune homme de 22 ans, déjà en costume-cravate comme l’usage le veut chez les cadres de la Défense. « On a le calme de la banlieue, voire encore plus parce qu’ici c’est piéton, donc on n’a pas le bruit des voitures, puis on est à 10 min du centre de Paris, estime-t-il. C’est bénef’. »

Son ami Marco, étudiant Sud-Américain, est rentré déjeuner chez lui. Il est 13 h 30 et il a un cours à l’Ieseg dans quelques minutes : « C’est peut-être un peu plus cher que certains logements que je peux trouver sur Paris, mais j’économise le midi, je rentre chez moi et je me fais à manger ». Les loyers que proposent ces deux résidences étudiantes débutent à environ 750 euros par mois TTC par personne pour un appartement partagé, et peuvent monter jusqu’à près de 1 300 euros TTC pour un T2, et 1 700 euros pour un T3. Le studio seul coûte un minimum de 800 euros, pour 16 à 18 m².

Ces loyers comprennent l’électri­cité et internet. Les étudiants, sont, pour la plupart, inscrits dans les écoles du quartier d’affaires comme l’Ieseg, l’Ileri, le pôle Léonard de Vinci ou l’Essec. Et se retrouvent donc à vivre à deux pas de leur lieu d’étude. Une bonne partie d’entre eux semblent être des étudiants étrangers. « C’est plus pratique pour eux, souligne Louis, accompagné de Marco. C’est moins flippant aussi, ça rassure d’avoir un suivi comme celui-ci, parce que d’aller trouver un appart’ tout seul dans Paris, c’est un peu la galère. »

« Il n’y a aucun endroit pour sortir ici, les bars ferment tôt, et puis, c’est clairement trop cher pour nous, confie Marie, 19 ans, au pied de la tour étudiante (photo). On est obligé d’aller sur Paris pour sortir. »

Selon les deux jeunes hommes, le confort que propose le campus est un point fort : « On a une salle de sport, indique Louis, c’est quand même un gros plus. Puis il y a une salle télé. » Les équipements sont identiques dans le Campuséa Rose de Cherbourg, imaginé par les Ateliers Jean nouvel, qui accueil­le une résidence de 19 étages pro­posant « une expérience de la vie étudiante clé en main », selon son site internet.

Marie, 19 ans, étudiante à la Ascensia business school, école de commerce et de management, croisée par La Gazette jeudi dernier au pied de cette tour étudiante, reconnaît la praticité de sa situa­tion, mais regrette tout de même la vie et la ferveur parisiennes. « Il n’y a aucun endroit pour sortir ici, les bars ferment tôt, et puis, c’est clairement trop cher pour nous, confie-t-elle. On est obligé d’aller sur Paris pour sortir. »

L’étudiante, qui partage un appar­tement avec une autre « coloc » au Campuséa de la Rose de Cherbourg, n’est pas aussi charmée par le rêve vendu par le campus. « Les travaux en face (construction de la tour Hekla, Ndlr) font un boucan incroyable, c’est impossible de bosser la journée, et puis, en été, on ne pourra pas laisser la fenêtre ouverte, je suis un peu dégoûtée. » Et d’ajouter : « Bon, c’est vrai que par contre, la vue est ouf. »

« J’ai l’impression d’être un papy en vivant ici », commente un étudiant, en retard pour son entraînement de sport, entre midi et deux. Miko, étudiante coréenne à l’Essec, les écouteurs dans les oreilles et un pain au chocolat dans la bouche, grimace à l’évocation de l’ambiance du quartier : « On ne vient pas ici pour faire la fête, c’est sûr, ironise-t-elle, dans un français presque parfait. Mais il faut toujours voir le bon côté des choses, en transport, Paris, c’est rapide. »

Les deux Campuséa de la Défense proposent également des services à la carte, et notamment la possibi­li­té de prêter un kit linge de maison, ou d’entretien, et disposent d’une laverie. Enfin, un petit-déjeuner complet est proposé dans l’espace « lounge » chaque matin. De quoi chouchouter ces étudiants parfois en mal de Paris ?