Débuté mardi 19 février, le procès Mehdi Boutara, aura duré quatre jours. Vendredi, le procureur a requis deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis. Pour les autres prévenus, des peines allant d’un an de sursis jusqu’à sept ans ferme pour trafic de cannabis et de cocaïne. Mehdi Boutara, collaborateur de l’ancien maire de Clichy, devra attendre le 21 mars avant de savoir si les peines seront confirmées et s’il ira en prison, rapporte le Parisien.

L’accusé aura bénéficié d’une faute dans le dossier d’instruction, qui lui a attribué la paternité d’une photographie le montrant avec sept bonbonnes de cocaïne, ainsi qu’une balance. La photo était de son frère. Du pain béni pour son conseil Me Charlotte Paredero, qui a profité de sa plaidoirie pour souligner la méprise. Cette photo aurait pu pousser la présidente du tribunal « a soupçonner Mehdi Boutara d’être la tête pensante du réseau », a-t-elle ainsi soutenu.

Jean-Pascal Oualid, le procureur, a dû écarter cet élément à charge, non sans avoir « tout réexaminé ». La thèse des frères Boutara semble l’avoir convaincu : une connaissance devait livrer le 27 septembre 2017 250 grammes de cocaïne à Halim Boutara, mais cette dernière « a eu peur, et a préféré profiter de croiser Mehdi pour lui donner le paquet à remettre ».

L’avocat d’Halim, Me Pierre Jude, a défendu la version d’un trafic de peu d’ampleur :  « (Halim) est devenu le dealer des gens bien nés. Mais c’était un tout petit réseau. Avec seulement douze contacts dans son téléphone, des CSP + qui prenaient un ou deux grammes. S’il était un professionnel du deal, il aurait utilisé un autre téléphone et les écoutes ne seraient pas si claires. Là, tout est sur les écoutes. » Le procureur a requis trois ans de prison dont un avec sursis contre Halim.

Mehdi, lui, semblait abattu lors du procès. Les deux frères s’étaient lancé dans le trafic de stupéfiants après l’invalidation de l’élection du Maire Gilles Catoire (PS). Une perte de statut drastique pour Mehdi, qui « était chef de cabinet, très bon dans sa mission, avec un salaire confortable », commente Me Paredero, avant que « tout bascule », jusqu’à la « dégringolade », qui pourrait le mettre en prison. Jugement le 21 mars prochain.

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