Après une première exposition photographique sur les papeteries de la Seine, le département des Hauts-de-Seine propose une exposition de 17 photographies du bidonville, 93 rue des Prés à Nanterre, sur les grilles du parc départemental du Chemin de l’île, du 19 janvier au 19 décembre 2019. Réalisés au printemps 1968 par Serge Santelli, architecte DPLG (Diplômé par le gouvernement, Ndlr).

Le reportage photographique (environ 350 négatifs photographiques noir et blanc format 24×36) a fait l’objet d’un don au département des Hauts-de-Seine pour être conservé aux Archives départementales. Celles-ci conservent de nombreux documents sur les bidonvilles de Nanterre, avec entre autres des feuilles de ménage du recensement de la population, des registres matricules d’inscription des élèves dans les écoles, certains rapports de police et des renseignements généraux, ainsi que des photographies aériennes, et des témoignages oraux collectés en 2016.

Essentiellement peuplés par des Algériens jusqu’en 1962, ces bidonvilles, à l’Ouest de Paris, constituaient la marque visible de la marginalité de leurs habitants. Parties prenantes du contexte de décolonisation, ils furent aussi le contre-point de la France des Trente glorieuses, ses constructions neuves, son plein emploi et ses industries florissantes.

La France, depuis 1950 et pendant de nombreuses années, a favorisé la venue de nombreux ressortissants Nord-Africains afin d’apporter une main-d’œuvre bon marché pour les secteurs du bâtiment et de l’automobile. Ces ressortissants venaient des anciennes colonies françaises. La crise des années soixante-dix met un terme brutal à l’afflux de travailleurs. En 1964, 43% des algériens de France vivent dans des bidonvilles, celui de Nanterre, l’un des 89 de la région parisienne, abrite 14 000 personnes.

Charles de Gaulle, alors président de la République, en exige la destruction. Un plan de résorption de l’habitat insalubre aboutit à la construction des cités de transit, des baraques de métal ou de béton, prévues pour être provisoires, mais qui vont perdurer des années en attendant que toutes ces familles soient relogées dans un logement social. Plus d’informations sur le site internet du Département.

CREDIT PHOTO : Archives Départementales / Cliché Serge Santelli / Numérisation Vincent Lefebvre