Il est 20 h lorsqu’une une petite cinquantaine d’habitants du quartier du Faubourg de l’Arche investit le gymnase de l’école Alexandre Dumas. A l’ordre du jour, des échanges avec la mairie sur le projet Agricool ou encore la fête des plantes, mais surtout des remarques sur la tranquillité publique, mise à mal par le « trafic de stupéfiants » et des bandes de jeunes qui investissent les parkings souterrains. Sur place, deux agents de la police municipale ainsi que la commissaire étaient présents pour répondre aux inquiétudes.

« On se fait insulter par des voyous, il y a des odeurs de cannabis tout le temps dans mon immeuble ! Je parle de véritables agressions verbales ! », s’indigne cette dame âgée qui explique devoir rentrer tard dans son OPH, situé à l’angle de la rue Gaultier et de la Mission Marchand, en raison de son fils, handicapé, qui habite à Paris.

« Les jeunes se réfugient dans les caves où les médiateurs ne peuvent pas aller », confirme un autre habitant. « On est tous au courant que des bandes de jeunes s’infiltrent dans des parkings souterrains et cassent tout, c’est vraiment de la violence gratuite. Que faites-vous pour lutter contre ce phénomène ? », interroge un commerçant.

Gabrielle Thouy, chef de la circonscription de proximité de Courbevoie, a pris le temps de faire le point face aux inquiétudes des riverains du faubourg de l’Arche : « Nous avons constaté la montée en puissance de mineurs, qui passent majeurs cette année, qui dégradent les véhicules ». « Cela fait deux ans que vous surveillons un groupe de dix jeunes, qui passent régulièrement en garde à vue, mais qui ne sont pas réellement sanctionnés pour de simples dégradations de biens, en raison de la loi de protection des mineurs », renseigne-t-elle.

« Mais nous avons avancé et connu des progrès. Je peux vous dire que grâce à une enquête au long cours et grâce au soutien de la police scientifique et technique, nous avons procédé à des interpellations en juin et octobre 2018 », détaille-t-elle, micro à la main. « Sur ces dix jeunes, la plupart ont été déférés au parquet pour des vols à la roulotte et des dégradations de boîtes aux lettres et suite à ces interpellations, nous constatons une baisse de ces problèmes sériels ».

« Concernant les affaires de stupéfiants, nous sommes touchés comme toutes les zones très urbanisées, et nous faisons face à une banalisation de la consommation. », précise-t-elle avant de poursuivre « Le problème que nous rencontrons dans ce genre de trafic, c’est que dès que nous coupons la tête d’un réseau, elle ne tarde pas à repousser ».

« Ici, les petits dealers ont compris la musique », reconnaît-elle, « et ils n’ont que de très petites quantités, et son ré-approvisionnés par des complices en scooter dès qu’ils viennent à bout de leur stock ». « Toutefois », espère-t-elle, « nous comptons sur le fait que les amendes forfaitaires vont changer les choses plus que les gardes à vue à répétitions ».

Enfin, la ville de Courbevoie teste le système de vidéo-verbalisation. 314 vidéo-verbalisations ont été effectuées sur la mois de janvier. « Concernant les déposes minutes, nous avons pour règle d’attendre une minute entre la première photo et une deuxième pour la verbalisation. Mais nous appelons nos agents à faire preuve d’intelligence et d’étendre cette durée à 4 à 5 min pour des stationnement rapides et non gênants », a dévoilé l’un des agents de la police présent ce soir-là.