Malgré ce que l’on peut parfois entendre, il existe bel et bien des étudiants ambitieux et motivés. Ceux de l’association Iéseg conseil, issue de la réunion des Junior-entreprises parisienne et lilloise de l’école de commerce de l’Iéseg, pourraient en être leur porte-parole. Se définissant comme un cabinet de conseil étudiant, la trentaine de membres basés à la Défense proposent leurs expériences et leurs formations pour réaliser des études pour tous types d’entreprises, dont celles du quartier, qui font appel à eux.

Marketing, audit interne, entreprenariat, communication, finance, et ressources humaines, les champs d’actions de l’association sont ceux d’une véritable boîte d’audit. D’ailleurs, Iéseg conseil Paris fonctionne comme une réelle entreprise, avec, notamment, un chiffre d’affaires, et c’est notamment ce qui plaît. « En sortant de Iéseg conseil Paris, on obtient une expérience inégalable et un profil très valorisant, commente Clément Limare, en première année de master et président de l’association, et rencontré par la Gazette le 12 février dernier. On le voit l’insertion professionnelle est très bonne ».

La Junior-entreprise du quartier d’affaires, créée en 2013, a développé des partenariats avec certaines entreprises de la Défense comme EY (cabinet d’audit financier et de conseil, Ndlr), BNP Paribas, Elior, ou encore avec l’incubateur Swave de la Grande Arche. « C’est pratique d’être à la Défense, pour les formations que nous proposent EY et la BNP notamment, estime Clément Limare. On sait également que l’incubateur nous a choisi parce qu’on était à proximité. C’est un gros plus pour nous ».

La Junior-entreprise du quartier d’affaires, créée en 2013, a développé des partenariats avec certaines entreprises de la Défense comme EY, ou BNP Paribas.

Selon le jeune président, les entreprises s’impliquent car elles recherchent ce genre de profil : « Vous avez deux ans d’avance par rapport à d’autres étudiants, et généralement elles nous proposent des stages ou des emplois à la fin ». Il faut dire qu’elles ont affaire à des bourreaux du travail : « 95 % de notre temps est occupé par la Junior-entreprise, révèle Clément Gateaud, le marketing digital de l’association de 21 ans, en troisième année. On est vraiment tous très investis, et peu de gens bossent les week-ends et les soirées, c’est aussi un gage pour les entreprises ».

L’Iéseg conseil de la Défense est composé d’environ 30 étudiants, sélectionnés sur dossiers et multiples entretiens, de la première année post-bac, jusqu’à la quatrième généralement, la cinquième étant réservée au mémoire. Réalisant en moyenne une trentaine d’études par an, l’association génère un chiffre d’affaires qui est allé jusqu’à 135 000 euros. Pour faire appel à eux, les entreprises passent soit par leur site internet et déposent des devis, soit sur le site centralisé de la Confédération nationale des Junior-entreprises.

« Les entreprises déposent souvent plusieurs demandes, indique Clément Limare. On se retrouve donc régulièrement en compétition avec les autres Junior-entreprises, comme HEC par exemple ». La Junior-entreprise est un mouvement national regroupant pas loin de 22 000 étudiants de différentes écoles. C’est l’Essec qui, en 1967 en est l’initiateur, et d’ailleurs son précurseur puisque le mouvement s’étendra à l’international. Il existe à l’heure actuelle 185 associations en France, regroupées en confédération, qui génèrent un chiffre d’affaires annuel de huit millions d’euros.

Marketing, audit interne, entreprenariat, communication, finance, et ressources humaines, les champs d’actions de l’association sont ceux d’une véritable boîte d’audit.

« C’est comme un cabinet de conseil géré par des étudiants, souligne Clément Gateaud. Une entreprise dépose une demande d’étude sur notre site internet, notre chef de projet envoie une proposition commerciale sous les 48 heures, ensuite on réalise une analyse de terrain et un livrable, et on présente de rapport d’analyse à l’entreprise ». Iéseg conseil Paris est par la suite rémunéré par l’entreprise, d’un montant plus bas que si elle avait fait appel a des entreprises de conseil plus classiques. En parallèle, un processus d’audit est effectué par le pôle qualité pour chaque étude.

Dans leur local de l’Iéseg, Joséphine, en première année, réalise un audit sur l’étude que l’association réalise auprès d’un ancien salarié de la Société générale, installé à l’incubateur du Swave, et qui lance une application dans le secteur bancaire. La start-up se nomme Ze Profile, et a pour objectif de monétiser une partie des données personnelles des utilisateurs en ayant le contrôle, lorsqu’ils veulent faire un achat. L’entrepreneur s’est rapproché de Iéseg conseil Paris pour mener une étude sur le bassin parisien, et vérifier si les clients seraient réceptifs ou non au produit.

Les « alumnis » (anciens étudiants, Ndlr) sortant de la Junior-entreprise sont généralement embauchés rapidement, et leur rémunération, d’après Clément Limare, est supérieure aux autres anciens étudiants de l’Iéseg. En 2017, l’association s’est hissée dans la liste 30 meilleures Junior-entreprises, sélectionnées tous les ans par la Confédération.