Nombreux sont ceux, comme Louis Comar et Pierre Huet, respectivement de l’école de management et de l’école d’ingénieur du pôle universitaire Léonard de Vinci, à s’être « trompés » d’études secondaires à la sortie du bac. Pour ne pas perdre une année d’étude et avancer sur son cursus, les trois écoles de Léonard de Vinci proposent une première année qui débute en février, et qui permet de rattraper l’année en cours. La Gazette est allée leur demander ce qu’ils avaient retiré de l’expérience.

Louis, actuellement en deuxième année à l’EMLV, revient sur son parcours : « j’ai eu un bac S en 2016, puis j’ai fait un an et demi d’architecture, mais avant la moitié de la seconde année, je me suis rendu compte que ça ne me convenait pas, du coup je me suis ré-orienté et je me suis lancé dans le programme restart ». « Je voulais une formation la plus professionnalisante possible et surtout je ne voulais pas perdre un an en plus », se rappelle-t-il.

« On est un peu dans une bulle puisque nous sommes dans une promotion à part », précise Louis. Les élèves séduits par cette rentrée décalée dans l’école de management viennent d’horizons différents : « il y avait de tout, des gens qui venaient du droit, des écoles d’ingénieurs, de médecine, ou des gens qui sortaient tout juste du bac six mois plus tôt », détaille-t-il.

« Nous avons lancé le programme restart il y a cinq ans en constatant que lors des portes ouvertes, nous recevions beaucoup d’élèves de première année qui n’étaient pas heureux de leur cursus et qui voulaient redémarrer une année complète », commente Anne-Marie Patard, directrice communication du pôle universitaire.

Pierre Huet, lui, a choisi la rentrée décalée de l’ESILV, l’école d’ingénieur du pôle universitaire. « Je venais de PACES (la première année d’étude de médecine, Ndlr), mais ça ne m’a pas plu ». Maintenant en 5e année, il se souvient d’une expérience « réussie » : « déjà, sur une classe de 35 élèves, nous devions être 32 ou 33 à venir de médecine, donc forcément, on avait des points en commun ».

« C’est une ambiance particulière, parce qu’on n’est pas avec toute la promo, on est un peu mis en quarantaine pour travailler et rattraper la promotion en cours. Ce qui m’a plu, c’est la proximité avec les professeurs », se remémore-t-il avant d’ajouter : « mais l’intégration se fait ensuite naturellement, on est lâché dans le bain une fois en deuxième année et on se fond dans la promotion très facilement ».

« Le bon profil, c’est quelqu’un de sérieux, qui s’est mis au travail mais qui s’est retrouvé dans un format d’étude qui ne lui correspond pas », renseigne la directrice de la communication. « On a besoin d’être sûr que les candidats sont très motivés et qu’ils vont s’y mettre à fond, parce que ce sont des programmes intensifs », avertit-elle.

Enfin, Mamadou, a choisi l’IIM (Institut de l’internet et du multimédia, Ndlr), la troisième école du pôle. Ce dernier, qui se targue d’ « être le plus vieil élève du campus » du haut de ses 31 ans, s’est relancé dans les études après avoir travaillé trois ans dans la restauration et huit dans le bâtiment.

« On était dans une classe spéciale de 30 élèves de février à juillet. On a tissé des liens assez vite », observe-t-il. « Je pense par ailleurs que lorsqu’on fait le choix de se ré-orienter ou carrément de se relancer dans les études, on a vraiment envie de continuer et terminer le cursus », analyse-t-il.

« Ce sont des programmes qui amènent à la réussite, puisque nous observons un taux de passage en deuxième année de 90 %» confirme Anne-Marie Patard. Cette réussite a toutefois un coût : 6 100 euros (contre 8 500 pour une année normale) pour une rentrée décalée à l’ESILV, où l’admission se fait par la plateforme Avenir Plus, sur dossier et entretien. 6 100 euros pour l’EMLV, où les élèves passent par l’épreuve écrite du concours Link, ainsi qu’un entretien. Et 6 100 euros (contre 7500 pour la rentrée classique) à l’IIM, où il faut passer par la plateforme interne du site de l’école, sur dossier et entretien.