Après une première année d’expérimentation, le pré-incubateur du pôle universitaire privé de la Défense, Léonard de Vinci, revient pour une seconde année, cette fois-ci de façon officielle, avec un cadre et des locaux flambant neufs. Le lancement aura lieu courant octobre. Une centaine d’élèves ont pu bénéficier des conseils et avis des deux anciens étudiants en charge du dispositif, et une quinzaines de projets de start-up ont été suivis de plus près.

Ce pré-incubateur se propose de sensibiliser, d’informer en proposant des ateliers, de conseiller en suivant certains projets entrepreneuriaux, et de tester la validité de l’idée jusqu’à sa commercialisation. « L’idée, c’est de pouvoir se tester soi-même en tant que porteur de projet, confie Julien Dudognon. Certains se rendent compte que ce n’est pas fait pour eux, que c’est quelque chose qu’ils avaient idéalisé. » Le financement du pôle start-up provient exclusivement du pôle universitaire Léonard de Vinci.

Certains sont allés jusqu’au bout l’an dernier, devenant leur propre patron. L’année dernière, un binôme a créé l’« app sound », une application pour pouvoir écouter de la même musique simultanément via un partage de playlist. « L’association de danse du pôle est souvent gênée par des problèmes de bruit, donc souvent, les adhérents dansent avec des écouteurs, rapporte Julien Dudognon. Avec cette application, tous les danseurs pouvaient être synchro. » Un autre projet à donné naissance à un sac de punching-ball original, facilement déplaçable, pour les boxeurs et autres adeptes de sports de combats tels que les arts martiaux mixtes.

« Parmi les étudiants qui ont gravité par le pré-incubateur, il y a quelques projets qui ont fini en start-up, mais beaucoup d’entre eux venaient de manière ponctuelle, sans suivi, analyse Julien Dudognon. C’est pour ça qu’on a décidé d’officialiser tout ça et de structurer le dispositif. » Forts de ce premier bilan, les deux jeunes patrons ont commandé du nouveau mobilier, négocié avec le pôle universitaire pour obtenir davantage d’espace, de sorte à monter une salle de repos, et un endroit pour recevoir de potentiels futurs clients.

Le pré-incubateur sera toujours sous la houlette des deux anciens étudiants. Maylis Gross et Julien Dudognon se sont rencontrés en 2015, lors de leur cinquième année dans la filière entreprenariat. Lui vient de l’école de management du pôle (EMLV), elle de l’école d’ingénieur (ESILV). Ils ont alors l’idée de créer leur propre entreprise, Gopened, en lançant une application de visites virtuelles d’espaces intérieurs s’appuyant sur la technologie de Google street view, l’outil de photographie des rues de Google.

« On a su déceler l’opportunité de trouver des conseils auprès des professeurs et des anciens, on voulait faire ça aussi pour les autres étudiants », explique Maylis Gross. « Toutes les compétences sont présentes sur le pôle avec les trois écoles complémentaires, c’est une vraie richesse, analyse Julien Dudognon. Il y a un véritable engouement pour créer des start-up et pour devenir son propre patron. Ce nouveau département répond à une demande, à un besoin existant, d’accompagnement de la création d’entreprise. »

L’engouement semble donc en adéquation avec leur offre, la création de jeunes pousses du numérique ayant la côte avec les élèves du pôle universitaire, mais aussi auprès des multinationales de la Défense. « Les profils entrepreneuriaux attirent énormément, précise le jeune chef d’entreprise. Leurs qualités sont recherchées : procréatifs, touche à tout, polyvalents… Ça correspond à la culture d’innovation dans les grandes entreprises. »

L’objectif du pré-incubateur est clair. « C’est un moyen de filtrer les étudiants pour la filiale entreprenariat, affirme la cofondatrice de Gopened. Pour qu’ils soient sûrs de ce qu’il veulent faire. » Pour cela, les deux anciens élèves leur proposent d’utiliser le « business model canevas », un outil qui permet à l’étudiant de dresser un état des lieux du modèle économique de son projet.

Le lancement officiel est prévu pour le milieu du mois d’octobre. « On a reçu pas loin de 40 projets, assure l’ancien élève. Il y en a une quinzaine qui répond bien aux critères nécessaires pour entrer dans l’espace de pré-incubateur. » Les projets retenus pourront faire l’objet d’un suivi par les deux jeunes entrepreneurs durant trois mois renouvelables. « Mais nous sommes ouverts aux étudiants de toutes années en ce qui concerne les ateliers et les conférences », annonce Maylis Gross.

Une filière spécialisée dans l’entrepreneuriat au pôle universitaire

Les élèves des écoles de management (EMLV), d’ingénieurs (ESILV) et de l’institut de l’internet et du multimédia (IIM) du pôle universitaire privé Léonard de Vinci, peuvent choisir, pour leur cinquième et dernière année, une spécialisation en entrepreneuriat. La filière « Entreprendre » leur permet de découvrir l’univers des start-up, et d’être accompagnés dans la création et le développement de leur projet.

« Tout au long de l’année, les étudiants porteurs de projets bénéficient du soutien des enseignants et des intervenants et acquièrent une première expérience de la création d’activité », indique le site internet du pôle universitaire de la Défense. Lors de leur cursus, les étudiants sont confrontés aux problématiques rencontrées par tout entrepreneur lorsqu’il développe son projet : estimer le montant des revenus générés sur le court et long terme, trouver des financements, des partenariats, et maîtriser les aspects juridiques liés à la création de leur projet.

Le premier semestre est dédié au développement des compétences des étudiants comme la « création et la gestion d’une start-up, la construction d’un réseau relationnel, la conception des modèles économiques innovateurs et le déploiement des services et produits différenciés », détaille ainsi le site internet du pôle universitaire. Le second semestre est réservé à un stage. Depuis la création du pôle Léonard de Vinci en 1995, environ 500 anciens étudiants ont créé leur entreprise.