La discipline du foot fauteuil a le vent en poupe. En effet, l’équipe de France de foot fauteuil est championne du monde depuis 2017, après avoir remporté la finale de la compétition face aux États-Unis. Même s’il ne concourt pas au niveau mondial, le Nanterre foot fauteuil est prometteur sur la scène nationale, puisqu’il évolue en division 2, et est actuellement premier de la compétition. Né le 26 janvier 1999, le club de Nanterre foot fauteuil a fêté ses 20 ans le 26 janvier dernier.

Affilié à la Fédération française de handisport, et créé par des anciens élèves du lycée Toulouse Lautrec de Vaucresson de la section foot fauteuil à la fin de leurs études, le club est aujourd’hui l’un des trois plus gros clubs de handi-foot du 92 avec Châtenay-Malabry et Vaucresson à être en championnat.

Le Nanterre foot fauteuil comprend neuf joueurs, dont six en compétition et trois en loisir simple, qui s’entraînent trois heures par semaine, le jeudi soir, dans le gymnase rue des Aubépines à Nanterre. Le club possédait 12 joueurs l’année passée. « On avance avec la pathologie des joueurs, souligne Marie Delauney, présidente de Nanterre foot fauteuil. Certains partent pour des raisons médicales, d’autres déménagent ». Les joueurs ont entre 25 et 54 ans, et les débutants sont acceptés.
« On a une équipe assez soudée depuis plusieurs années », commente-t-elle.

Le foot fauteuil se pratique en quatre contre quatre à l’intérieur d’un gymnase, sur une surface aux dimensions d’un terrain de basket ball. La discipline requiert les mêmes règles que le foot en salle classique, la seule différence est qu’elle œuvre avec un plus gros ballon d’une fois et demi la taille d’un ballon de foot classique, de 33 cm de diamètre.

« Il y a néanmoins deux règles qui diffèrent, précise Marie Delauney. C’est un sport de duel, il y a beaucoup de un contre un, et on ne peut pas avoir un défenseur pour deux attaquants et vice-versa. Ensuite on ne peut pas avoir plus de trois joueurs dans la surface de réparation, qu’on appelle la boite en foot fauteuil ».

Le foot fauteuil requiert plusieurs conditions : des fauteuils spécialisés, mais également quelques règles spécifiques. En ce qui concerne le fauteuil, il est électrique et équipé d’un parc-choc avant pour shooter dans le ballon, aujourd’hui beaucoup plus léger qu’il ne l’était auparavant. Le dernier modèle de fauteuil est américain, plus léger, plus puissant, et permet au joueur d’atteindre les 10 km/h. Mais ces fauteuils sont chers, environ 12 000 euros, c’est pourquoi c’est l’association qui les finance, grâce aux subventions qu’elle perçoit.

« Un fauteuil c’est un peu comme une voiture, explique Marie Delauney. Il faut changer les pneus et la batterie assez régulièrement, puisque les joueurs la font chauffer en permanence lorsqu’ils jouent. Sinon, c’est aussi résistant qu’un fauteuil électrique lambda ».

Les coachs de l’équipe, Thomas Cerisier, et Joris Bailleul sont des bénévoles et sortent de la faculté de Nanterre et d’un cursus Staps, avec l’option Activité physique adaptée (Apa, Ndlr). « C’est une filière pour ceux qui ne veulent pas devenir profs, mais qui s’orientent vers le handi, et qui réadaptent le sport pour la pathologie de la personne en face d’eux », explique la présidente de l’association. Et d’ajouter : «  Thomas Cerisier était stagiaire ici pendant son master, et quand il a fini ses études, il est devenu bénévole au club, et il est maintenant coach depuis 5 ans ».