« Tout ce que je souhaite c’est donner une bonne image de la Défense ! », déclare avec entrain ce jeune retraité actif, qui a connu plusieurs professions, passant de domaines aussi hétéroclites que l’élevage, le pétrole ou l’urbanisme. C’est cette dernière passion qui l’a poussé à s’intéresser aux évolutions de la Défense, où il vit depuis de nombreuses années. Associée à l’idée que les habitants de la dalle avaient besoin de s’élever contre la mode du « Défense-bashing ». Depuis 2014, il entretient une lettre, publiée 3 à 4 fois par an, dédiée aux « Amis de la Défense ». Rencontre.

Yves Egal n’a pas la langue dans sa poche. Il fustige la langue de bois, affirmant sans fard que s’il défend la Défense, c’est aussi parce qu’il « veut que les prix montent, ne serait-ce que pour son appartement ». « Un quartier vivant, qui attire commerces investisseurs, c’est un quartier cher, un beau quartier, c’est un quartier cher », martèle celui qui a exercé des fonctions de commissaire enquêteur pour les enquêtes publiques du quartier d’affaires, de 2001 à 2003.

Mais sa motivation première, celle qui l’a poussé à lancer cette lettre, c’est avant tout de s’élever contre le « Défense-bashing », une longue tradition qui a la dent dure contre le premier quartier d’affaire d’Europe continentale. « On a dû défendre la Défense ! », s’explique-t-il, ajoutant qu’il souhaite surtout « faire entendre la voix des habitants de la Défense, de Nanterre, de Puteaux et de Courbevoie ».

Paris la Défense, l’établissement aménageur et gestionnaire de la dalle, le répète à l’envie : si les gens qui vivent et travaillent apprécient l’endroit à 75 %, ce chiffre s’inverse concernant ceux qui lui sont étrangers. « Une bataille de l’image » est à mener.

Cette lettre, qu’il destine aux membres de son association des Amis de la Défense, mais également à ses quelques 400 sympathisants, ceux qui ne souscrivent pas aux 10 euros annuels de cotisation mais qui s’intéressent à l’évolution urbanistique de la dalle.

On retrouve dans la charte des principes de l’association l’argumentaire d’Yves Egal, en faveur de l’accueil d’ « au moins une douzaine de grandes tours» au sein du quartier d’affaires, qu’il voit comme plus écologique en terme de consommation d’énergie : « les tours ne sont pas du tout gênantes pour le développement durable, on utilise certes beaucoup de béton, mais ce qui est émis en gaz de serre dans la production du béton est composé par l’économie des gens qui viennent en transports et ne se déplacent pas en voitures » détaille l’ancien enquêteur publique.

« Les deux problèmes que connaît la Défense », concède-t-il, « ce sont les GPS qui fonctionnent mal, et les tunnels qui ne sont pas rénovés ». Yves Egal rappelle qu’un budget de 360 millions devrait être alloué par Paris la Défense à la rénovation de la dalle et de ces fameux tunnels. Le président de l’association aimerait, à la façon de l’Aude (association des usagers de la Défense), porter la voix des habitants auprès de l’établissement gestionnaire et aménageur du quartier.