Se dirige-t-on vers moins d’embouteillages aux abords des péages des autoroutes A13 et A14, qui relient Paris et la Défense à la Normandie ? Avec la Loi d’orientation des mobilités (LOM), voulue par le gouvernement, la suppression pure et simple des barrières de péage sur cet axe serait prévue à l’horizon 2021. Le système, prochainement testé en Lorraine, sera en effet ensuite déployé sur les autoroutes A13 et A14.

La Société des autoroutes du Nord et de l’Est de la France (Sanef), qui négocie actuellement avec l’État pour intégrer cet investissement au projet de loi d’orientation des mobiltiés, souhaite en effet implanter sur ces deux axes francilien et normand dont elle est concessionnaire un dispositif appelé « free-flow » (libre-circulation, Ndlr).

Le système est prêt et sera testé début février sur l’échangeur de Boulay-Moselle, près de Metz (Lorraine), sur l’autoroute A4. Son extension à l’autoroute A13 « est toujours à l’étude et les discussions avec l’État toujours en cours », informe la Sanef. Il est déjà présent ailleurs dans le monde, comme en Irlande, en Grande-Bretagne, au Portugal, en Afrique du Sud ou en Suède.

Les barrières de péage sont alors remplacées par des portiques dotés de caméras et de capteurs qui identifient les véhicules. L’automobiliste, lui, passe sans s’arrêter. Il aura trois solutions pour s’acquitter de la somme. S’il dispose d’un badge de télépéage, rien ne change, le montant sera en effet prélevé directement sur son compte bancaire.

Le péage de Buchelay (Yvelines), sur l’autoroute A13, pourrait être équipé d’un système de paiement sans barrière, à l’horizon 2021.

Les automobilistes pourront également s’inscrire en amont sur le site internet ou l’application du concessionnaire de l’autoroute empruntée. Les caméras scanneront sa plaque d’immatriculation et son compte sera débité. À défaut, ils disposeront de plusieurs jours pour payer la facture en ligne, par téléphone ou en liquide chez un commerçant partenaire : station-service, bureau de tabac, bureau de poste…

Selon la Sanef, le système présente de nombreux avantages notamment « celui de fluidifier le trafic avec un gain global pour [les] clients de l’A13 de 2 millions d’heures chaque année ». Selon la société autoroutière, « dix millions de litres de carburants seraient économisés par an entre Paris et la Normandie » en raison de la diminution des embouteillages en amont des péages.

Côté emploi, la Sanef assure de la création de nouveaux métiers pour le personnel de sa filiale SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie, gestionnaire de l’A13 et de l’A14, Ndlr), « notamment la vérification des plaques d’immatriculation », annonce Julien Pointillart, directeur de projet nouvelle mobilité à la Sanef : « Nos salariés auront également à gérer la partie concernant la gestion de la fraude (voir encadré, Ndlr). »

PHOTOS : ARCHIVES / LA GAZETTE DE LA DEFENSE