Une grille d’aération du RER A de Nanterre-préfecture génèrerait beaucoup plus de pollution que ne le permet le seuil autorisé, selon une enquête de franceinfo publiée le 18 décembre. Au grand dam des riverains de l’immeuble Central park, comme des responsables de la crèche située à quelques dizaines de mètres des grilles de ventilation. La RATP assure que les niveaux de pollution ne dépassent pas les normes autorisées.

Au sein du réseau de transports ferrés franciliens, métro comme RER, la pollution aux particules fines est un problème aujourd’hui admis par la RATP (voir encadré). Lors de leur enquête, les journalistes de franceinfo ont relevé, grâce à un capteur de pollution mobile, que la grille d’aération émet une concentration « de 109 μg/m3 pour les PM10, bien au-delà du seuil d’alerte – 80 µg/m3 de moyenne journalière – fixé par la préfecture ».

« Les ennuis causés par le RER ont été l’objet de discussions lors du dernier conseil syndical de décembre », explique Michel, jeune retraité croisé début janvier à quelques mètres de ces grandes grilles d’aération, 18 m de long par 4 m de large. Il est habitant de l’un des 450 appartements de l’immeuble Central park. « Déjà, on ressent les vibrations du RER depuis chez nous, et maintenant, on apprend qu’en plus on se prend sa pollution ! », s’inquiète-t-il.

Interrogée par franceinfo, la directrice de la crèche confie s’être posé des questions après avoir vu « un ouvrier sorti [des bouches d’aérations] est ressortir noir de chez noir ». Pourtant, la directrice de la crèche affirme n’avoir reçu aucune information de la part de la RATP… et pour cause, cette dernière soutient qu’« il n’y a pas de risque ».

Selon l’entreprise ferroviaire, « différentes mesures » auraient été réalisées au-dessus de grilles de ventilation, par la régie qui n’a toutefois pas souhaité communiquer les résultats de ces mesures à franceinfo. Ces mesures « montrent qu’il y a une dispersion qui se fait très rapidement, soutient-elle. À partir de 5 m, vous avez les teneurs relevées dans l’environnement extérieur. » Seul problème selon franceinfo, ces données ne concerneraient pas les fameuses grilles d’aération de la rue Salvador Allende.

La qualité de l’air dans les transports, un sujet pris au sérieux ?

Depuis le 12 avril 2018, les usagers de la RATP peuvent consulter en temps réel les mesures de particules dans l’air réalisées à Auber, Châtelet et Franklin D. Roosevelt. Parmi les relevés proposés figurent l’humidité dans l’air, le dioxyde de carbone, le monoxyde d’azote, ou encore les fameuses particules fines comme les PM10, qui proviennent « du trafic routier, des chantiers d’entretien et de génie civil et des systèmes de freinage du matériel roulant ».

Les PM10 sont constituées par les particules de moins de 10 micromètres de diamètre. Si ces mesures ne sont pas consultables à Auber jusqu’en 2020 en raison des travaux, on peut constater qu’en date du 11 janvier 2019, les tunnels de la gare de Châtelet sont pollués à 131 μg/m³, encore bien au-dessus du niveau d’alerte de 80 µg/m3 de moyenne journalière.

Voulant se saisir du problème, la SNCF a annoncé en octobre 2018 commencer des tests jusqu’en 2020 avec la start-up Tallano technologie et son innovation le Tamic. Ce système promet de « capter à la source les émissions de particules provenant des systèmes de freinage à friction des matériels roulants » qui génère les particules PM10.