Retrouver lumière, intimité et respect de la vie privée pour séduire les cadres stressés mais argentés de la Défense, c’est ce que promet l’agence immobilière Sans vis-à-vis, créée en 2010 par un duo d’associés Cédric Jullien et Arnaud Jorel. L’idée est simple : vivre sans rideaux, et disposer d’une vue dégagée du séjour au minimum à 40 m de la propriété du voisin le plus proche.

Une troisième agence s’est ouverte en 2018 à Courbevoie, et vient compléter leurs deux premières agences, ouvertes à Neuilly-sur-Seine et à Puteaux. Les salariés de la Défense sont une cible importante de la jeune entreprise, qui a d’ailleurs misé sur une campagne de communication publicitaire, il y a quelques mois, sur le quartier.

« On a beaucoup de cadres ou de salariés de la Défense comme clients, indique Cédric Jullien, interrogé par la Gazette il y a deux semaines. Ils y travaillent, et veulent s’installer dans les communes avoisinantes ». L’agence propose locations et ventes de biens, mais les logements à vendre avec cette caractéristique partiraient comme des petits pains.

« Les gens qui travaillent à la Défense ont un facteur stress important tous les jours, sont impactés par les transports, les modes de travail en open space, énumère Cédric Jullien. Une fois chez eux, ils ont besoin d’apaisement et d’avoir un horizon devant soi pour couper de leur journée. » Les villes les plus proches du quartier d’affaires sont Puteaux, Courbevoie et Nanterre : « C’est une clientèle à fort pouvoir d’achat », précise aussi l’agent immobilier.

« On loue du 15 au 250 m², indique Cédric Jullien. Récemment, on a eu un jeune client qui travaille à la Sacem, à qui on a loué un appartement de 15 m² sur Puteaux, ou encore un cadre dirigeant qui travaille à la Défense également, et qui voulait loger toute sa famille. On lui a trouvé un appartement sur l’île de la Jatte de 250 m². » Sans vis-à-vis possède en gestion environ 150 logements, et à peu près 25 biens à la vente, répartis sur Puteaux et Courbevoie.

Parmi les clients de l’agence, certains veulent acheter plus grand que ce qu’ils ont déjà sur Paris et s’exportent sur les communes de Courbevoie ou Puteaux.

« Nous avons également eu un Monsieur en poste chez Suez qui était à l’hôtel la semaine et le week-end, ainsi que le lundi et vendredi en Bretagne, raconte l’agent. Il nous a contacté pour trouver un logement du mardi au jeudi, et on lui a trouvé un appartement à Puteaux pour qu’il puisse aller travailler à pied. » Parmi les clients de l’agence, certains sont locataires et veulent devenir propriétaires, d’autres veulent acheter plus grand que ce qu’ils ont sur Paris et s’exportent sur les communes de Courbevoie ou Puteaux.

« On a aussi des investisseurs qui veulent avoir un bon rendement locatif, explique Cédric Jullien. Et comme Puteaux, Courbevoie et Suresnes ne sont pas touchées par l’encadrement des loyers, ils peuvent avoir des rendements locatifs intéressants. » Par rapport au lot global de biens, seulement 10 % sont des maisons de ville. « Il y a peu de maisons, et elles se vendent à un prix d’or », souligne-t-il.

La gamme de prix est large, de 200 000 euros pour acheter un appartement, au million d’euros. « L’idée était de créer un concept différent, se rappelle l’agent. Gérer des biens avec des vues dégagées, l’idée a plu à mon associé, et on a dû définir rapidement ce qu’était une vue sans vis-à-vis. » A leurs débuts, les agents qu’ils rencontraient définissaient le sans-vis-à-vis comme des biens avec une vue donnant sur des murs, des bureaux, ou sur une cuisine : « Pour moi, ce n’était pas ça. »

« C’était un dégagement, être tranquille chez soi, explique Cédric Jullien. En se promenant dans Paris, on a appris que dans les quartiers réaménagés par Haussmann, les immeubles étaient séparés par 40 m ce qui apportait de la lumière, donc on a joué là-dessus. » Le concept est trouvé. L’agence propose donc des vues de séjour dégagées, distanciées du voisin de 40 m. « Nos clients connaîtront les distances avant la visite, et auront des informations sur le voisinage, et sur les distances pour les différentes pièces de leur appartement », assure-t-il.

Sans vis-à-vis pour la vue du salon. Mais qu’en est-il pour les chambres ? « On a estimé que la pièce essentielle du logement était le salon, répond le co-fondateur. Mais on trouve certaines habitations sans aucun vis-à-vis, comme des immeubles sur les quais de Seine, ou des immeubles en hauteur, notamment sur le Mont Valérien à Puteaux ».