La CFDT Cadres fédère les cadres des secteurs privés et publics adhérants, elle est naturellement présente dans le quartier d’affaires où le taux de cadres avoisine les 57 % de la masse salariale. « Il y a des thématiques qui concernent plus les cadres que les salariés et inversement », explique Vincent Pigache, secrétaire général de l’union territoriale des Hauts-de-Seine et Val-d’Oise de la CFDT. Lors du congrès de Rennes, en juin 2018, la CFDT a d’ailleurs tranché sur cette spécificité de sa branche dédiée aux cadres, au niveau national : l’accueil restera différencié pour les cadres, comparativement aux autres employés.

« Nous, on choie les cadres, s’exclame Cyril Besombes, secrétaire général adjoint CFDT Hauts-de-Seine et Val-d’Oise. Nous somme la première organisation chez eux sur le département, au-dessus de la confédération française des cadres (CFE-CGC, Ndlr). » Car la Défense regorge de sièges d’entreprises et de hauts diplômés :

« La densité de cadres [est] énorme, sur l’Île-de-France, elle représente 20 % de la totalité des cadres français, environ 40 % dans les Hauts-de-Seine », informe le délégué syndical. « Les cadres sont une préoccupation importante pour la CFDT, puisqu’ils sont gage de notoriété, signale Vincent Pigache. Ils ont la position dans leurs entreprises pour potentiellement parler de nous à leurs collègues. In fine, ça peut nous faire gagner des électeurs. »

« Si on utilise un langage différent, c’est que les préoccupations et les besoins d’information d’un cadre et d’un employé sont différents », stipule le secrétaire général Vincent Pigache.

Le langage pour un cadre et un employé n’est donc pas le même au sein de la CFDT, et les réunions d’information que le syndicat met en place tous les mois, n’ont pas non plus les mêmes appellations. Les réunions réservées aux cadres se font par le biais d’un partenariat entre l’observatoire des cadres (ODC) et la CFDT Cadres, sont appelées « pause méridienne », prenant donc place à l’heure du déjeuner, le tout à travers des thématiques familières aux cadres : intelligence artificielle, télé-travail, ou encore le « big data », entre autres.

Soignés par la CFDT, les cadres du quartier ont aussi pu assister à une réunion sur le thème des lanceurs d’alerte en mai dernier, que le bureau de l’union territoriale a nommé : « Le devoir de vigilance, une responsabilisation de tous dans l’entreprise. » Les salariés non-cadres ont eux aussi eu droit à une réunion sur le même thème, mais sous la forme d’une session « info-droit », intitulée « lanceurs d’alerte » sans plus de précisions. « On utilise un langage différent, souligne Cyril Besombes. Devoir de vigilance, ça parle tout de suite aux cadres. »

« Si on utilise un langage différent, c’est que les préoccupations et les besoins d’information d’un cadre et d’un employé sont différents, stipule Vincent Pigache. Le salaire ou l’argent vont être un sujet important pour un employé, alors que le cadre lui, peut se débrouiller tout seul pour le négocier. »

Les négociations en cours chez TechnipFMC seraient un exemple criant des attentes des cadres selon le syndicaliste. « Ce sont des cadres syndiqués chez nous, qui ont porté plainte et qui se sont lancés dans cette affaire, détaille-t-il. Ils connaissaient les procédures de justice, mais quand ils ont dû organiser une manifestation, ils ont fait appel à nous, parce qu’ils ne savaient pas comment demander une autorisation à la préfecture. »