Le 4 décembre dernier, l’issue de la médiation s’est avérée négative entre le spécialiste des produits parapétroliers TechnipFMC et les organisations syndicales de la multinationale logée tour Adria, à deux pas du Cnit. La société a été assignée par ces dernières. Prochaine étape, si aucun accord n’est trouvé avant, le 5 février prochain au tribunal, pour l’entreprise mise en demeure par l’inspection du travail en juin dernier pour non-respect du principe général de prévention et d’évaluation des risques psycho-sociaux.

« Il n’y a eu aucune proposition concrète, on nous a présenté le même document RPS (sur les risques psychosociaux, Ndlr) qu’en septembre, donc la médiation s’arrête, commente Christophe Héraud, délégué syndical central CFDT, devenu syndicat majoritaire en 2016. On a demandé une date de plaidoirie au 5 février prochain. » Il assure cependant que la « porte est ouverte » car « il vaut mieux avoir un accord plutôt que d’aller au tribunal ».

Il décrit une ambiance morose dans l’entreprise évoluant au sein d’un marché pétrolier dans la tourmente depuis plusieurs années : « Les gens viennent encore nous voir pour des problèmes de burn out. » Quelques jours après la fin de la médiation et l’assignation de la CFDT, un autre rapport portant sur les risques psychosociaux au sein du département comptabilité a été présenté aux organisations syndicales par la direction.

Selon Christophe Héraud, le document « relate une fois encore des problèmes de charge de travail, des tensions interpersonnelles, et des problèmes de management ». La méthode du syndicat majoritaire n’est cependant pas partagée du côté d’une autre organisation syndicale de l’entreprise. « Nous avons voté contre l’assignation de Technip », commente Jean-Pierre Seguin, délégué syndical CFE-CGC TechnipFMC.

Le spécialiste international des produits parapétroliers TechnipFMC, logé tour Adria, à deux pas du Cnit, a été assigné au tribunal par les organisations syndicale.

« Nous adoptons une démarche pragmatique et il faut reconnaître que malgré qu’il y ait beaucoup de choses à améliorer encore, nous pensons qu’il y a une prise de conscience de la part de la direction, détaille-t-il de la position de la CFE-CGC. Elle a fait un premier pas en recrutant 14 correspondants QVT (Qualité de vie au travail, Ndlr) volontaires, qui ont suivi une formation pour arriver à déceler le mal-être chez les salariés. »

Il rappelle également le recrutement, mi-2018, d’un préventeur, comme sont maintenant nommés les responsables hygiène, sécurité et environnement, notamment dans le cadre du déménagement des locaux de Technip à Nanterre. « Il faut remettre les choses dans leur contexte, si la direction a eu du mal à recruter des médecins du travail, c’est le marché qui veut ça, continue Jean-Pierre Sequin. Nous ne disons pas que tout est parfait, mais il y a une volonté de s’améliorer, et il faut continuer. »

Côté direction, le regret est de mise. « La CFDT a décidé d’arrêter la médiation alors que nous souhaitions continuer », déclare Christophe Belorgeot, en charge de la communication de TechnipFMC France. « On pensait que ça allait dans le bon sens », s’étonne-t-il : « J’espère que nous allons trouver une solution. » Du dévoilement aux médias des suicides dans l’entreprise, il estime cependant qu’il fait « mal aux salariés de Technip qui fournissent un travail remarquable » alors que « c’est toujours beaucoup plus compliqué que résultant du simple facteur travail ».

« Cela fait quatre trimestres d’affilée que le volume de nos prises de commandes est plus élevé que notre chiffre d’affaires, rappelle-t-il du contexte économique de l’entreprise. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de pression, mais il faut voir le contexte du secteur parapétrolier dans son ensemble. C’est un environnement très compétitif depuis trois ans, certaines entreprises sont obligées de faire des plans de licenciement ou de couper la voilure, mais ce n’est pas notre cas. »