Voisine de la Défense, Courbevoie tente d’en capter l’image pour attirer les entrepreneurs. Depuis trois ans maintenant, la direction du développement économique, emploi et innovation de la ville, à travers le dispositif guichet unique, accompagne les entrepreneurs à chaque étape de leur projet. Pour attirer ces futurs créateurs d’entreprises, ou entrepreneurs, la mairie organise plusieurs fois par an des salons pour mettre en relation entreprises, experts et entrepreneurs.

Le 20 novembre dernier, Courbevoie organisait ainsi un « Tremplin pour entreprendre », pour que les visiteurs souhaitant créer ou développer leur entreprise soient conseillés, et trois jours plus tard, accueillait les « Rencontres export 92 » destinées aux entrepreneurs voulant s’exporter à l’étranger, qui pouvaient rencontrer les experts français de la Chambre de commerce et d’industrie de 23 pays dans le monde. En 2016, 1 293 entreprises ont été créées à Courbevoie, ce qui représente une hausse de 19,7 % sur un an.

« Courbevoie-la Défense offre une multitude de perspectives économiques pour les acteurs et entrepreneurs du territoire et fait preuve d’une vitalité économique en constante progression », appuie le site internet de la ville. « On a créé le guichet unique pour accompagner les créateurs d’entreprise, explique Eric Aumaître, responsable des relations entreprises de la ville de Courbevoie, rencontré lors du salon Tremplin pour entreprendre. Parce qu’on s’aperçoit que si on ne les accompagne pas, c’est 50 % qui vont péricliter. »

« Nous avons une ville très dynamique, les entrepreneurs apprécient y vivre, et certains viennent nous voir en pensant s’installer ici, avance-t-il. La proximité de la Défense est un atout fort pour nous, puisque toutes les entreprises qui sont créées vont de près ou de loin s’attaquer aux grandes entreprises pour vendre leur service ». Dans l’optique de créer du lien avec le quartier des affaires, la mairie invite certaines entreprises de la Défense à venir s’exposer et rencontrer les visiteurs.

Dans l’optique de créer du lien avec le quartier d’affaires, la mairie invite certaines entreprises de la Défense à venir s’exposer et rencontrer les visiteurs des salons qu’elle organise.

Le géant du coworking Regus, qui possède des bureaux à la Défense, est ainsi présent. « Nous avons un partenariat avec le salon pour proposer aux entrepreneurs des espaces d’hébergement pas trop chers, explique Sophie Bianciotto, area manager de la Défense. On joue aussi sur le fait que certains créateurs d’entreprise peuvent être un peu frileux à s’engager sur un bail de trois ans pour s’installer, on ne demande que deux mois de caution, et on propose également une domiciliation postale. On est une solution très simple pour un démarrage rapide. »

L’école de commerce EDC, située au Cnit, est également présente. « Nous sommes en partenariat avec Courbevoie depuis 4 ans, indique Marie Galland, directrice relations entreprise de l’EDC. Nous sommes ici pour proposer aux entrepreneurs de prendre nos étudiants en missions, qui s’inscrivent dans le cadre de leur cursus. Ils travaillent notamment sur le développement opérationnel de l’entreprise, ou leur business modèle, de façon gratuite. »

Si le lien entre Paris La Défense et Courbevoie est souhaité par la mairie, le contraire semble moins limpide. « Il y a un lien à établir avec la dalle, souligne Eric Aumaître. Le poids de la communication est important pour la Ville, et c’est encore assez difficile de resserrer les liens. C’est un de nos axes de travail pour le futur. » Et d’ajouter : « On considère que la Défense est un îlot seul et que les villes gravitent autour. Mais la Défense, c’est énormément de salariés, de gens potentiellement intéressés pour créer leur propre entreprise, et nous, on peut les aider. »

La Ville de Courbevoie veut attirer des créateurs d’entreprise, elle n’en néglige pas non plus ceux qui sont déjà établis et souhaiteraient s’exporter à l’international. « On développe aussi le côté international », affirme Eric Aumaître. En effet, Courbevoie accueille une partie du quartier d’affaires où siègent de grands groupes internationaux comme Total, EDF ou Saint-Gobain.

« La ville a une volonté d’attirer toujours plus ces entreprises internationales pour continuer à développer l’économie, d’autant plus dans le contexte post-Brexit », commente la mairie. Outre l’implantation d’un lycée international (Lucie Aubrac, Ndlr) et la future école européenne, Courbevoie a milité cette année pour que les Rencontres export 92 se passent sur son sol.

« La direction du Développement économique, emploi et innovation de la ville, en partenariat avec la CCI Hauts-de-Seine, va étendre ses actions en faveur de l’accompagnement des entrepreneurs, TPE, PME, dans leurs démarches à l’export, informe Eric Aumaître. Dans le cadre du guichet unique, une première rencontre « pays » sera organisée en avril 2019, consacrée aux échanges et au business avec le Canada. »

Le guichet unique, outil-phare de la mairie ?

Le service relations entreprises de la mairie a créé, en 2016, le guichet unique. Ce dispositif gratuit vise à accompagner les entrepreneurs à chaque étape de leur projet sur les aspects comptables, business plan, juridiques, RH, et choix du statut. Le guichet unique se décline en fonction du niveau d’avancement de l’entreprise, à travers quatre « packs ».

Le « pack création » oriente les premiers pas, que le porteur de projet soit au stade de l’idée ou que celle-ci soit avancée ou en cours de finalisation. Il propose un programme d’accompagnement animé par des experts. Le « pack développement » va plus loin dans la stratégie de développement ou pour approfondir ses besoins comme la stratégie commerciale, recherche de locaux, financement… Il est réservé aux entreprises de plus de cinq ans.

Deux nouveaux packs devraient être lancés courant 2019. Le « pack croissance », dans lequel le réseau de partenaires de Courbevoie accompagne les entrepreneurs dans leurs besoins en investissements, recrutements, et développement à l’international notamment. Enfin, le « pack innovation » devrait accompagner les entrepreneurs porteurs d’un projet innovant, les entreprises plus matures développant une nouvelle stratégie d’innovation, et les start-up du territoire.